En introduction, Jonas 4 ans, le fourreau pour épée et le carquois pour flèches que je lui ai réalisés:…A ses cousins aussi!!
J’imagine que toutes les lectrices du blog savent maintenant comme l’art indien de la broderie irrigue mon inspiration (et la production textile mondiale). Les plus beaux kanthas que j’ai vus étaient anciens et exposés au Craft muséum de Delhi. J’ai déjà brodé selon le point kantha au sujet duquel beaucoup se trompent. On va donc tenter ici de donner -références à l’appui, quelques pistes et rétablir certaines vérités sur le point kantha sans écrire tout un livre ou article sur le sujet! Pour en parler, rien ne vaut un échantillon kantha que j’ai brodé pour un vaste projet Le jardin d’Amélie (mon 8° petit-enfant, en attendant les 4 nouveau prévus au printemps!) Car oui, je serai grand-mère de 12 petits dans quelques mois!!
Sur la photo de détail, vous voyez un point Kantha bicolore en zigzag (corps de l’oiseau), c’est le « dhaan chori ». Autour, vous observez un Kantha simple, les points sont alignés; ils peuvent aussi être disposés en quinconce. Il faut normalement (sans se transformer en ayatollahs!) que les points devant soient égaux dessus et dessous! Pour l’effet « tunnel » les 2 ou 3 (voire plus!) tissus sont faufilés et superposés; ici une satinette rose, une toile à beurre, un coton blanc de doublure.
Références kantha: Le dessin de l’oiseau
est un modèle du livre excellent et simple: Inspiration kantha d’Anne Hergert (ed. Schiffer). https://annahergert.me/
Le numéro 13 de Broderie-inspiration , mai-juin 2010 a aussi proposé des dessins indiens et des pages et croquis techniques très bien faits. Vous en retrouverez plus tard sur ce blog!Dans la photo au-dessus, on voit aussi des points lancés, des points de sable, du point de nœuds. Et aussi, bien sûr du point devant, celui que certains appellent « slow stitch », ces points devant qui dessinent le chemin du fil, des doigts, mais aussi celui des pensées!
Mais vous devez savoir qu’il y a de très nombreuses variations du point kantha.: point de tissage, points Kaithya, Chatai, Dorma, jaal….De plus, le kantha né au Bengale s’est répandu dans toute l’Inde (raisons utilitaires et économiques) et qu’on en trouve de très beaux au Gujarat.
On résume ce qu’il faut pour faire un kantha: : 2 à 3 épaisseurs de tissus souples (souvent des saris usés) qui sont faufilées, un dessin au contour appuyé, beaucoup, beaucoup de points devant (ou kantha) parfois proches, parfois espacés (par exemple dans le fond) de la patience et du temps…En se rappelant que cela évite le quilting et que c’est structuré, ethnique et beau (pas plat et mièvre!)
Attention: c’est ADDICTIF! La preuve: la prochaine fois, ce sera aussi du KANTHA!
NB: on a parlé de temps nécessaire, mais l’ouvrage est petit, nécessite peu de choses, on l’emporte dans une poche et partout. Pour cet oiseau, brodé en partie en voiture, il m’a fallu moins de 7 à 8 heures! Lenteur du point sur une si petite surface…Si je traduis « running stitch », c’est le point qui court; et bien oui, il ouvre des chemins méditatifs, mais à pas lents, à points devant! Le paradoxe de courir lentement me plaît bien, mais vous l’aviez deviné!
A bientôt, je vous embrasse en déposant ici un mur de pierre incroyable (galets de la mer Méditerranée) Il entoure la Villa Arson, à Nice; certains y firent les Beaux-arts et en gardent un souvenir heureux, années créatives et étudiantes… !
Je ne connaissais pas du tout ce point et cette technique de broderie. Mais le rendu est vraiment surprenant, ça crée vraiment un relief. Je comprends que tu aies trouvé ça addictif ! J’ai hâte de voir la suite 🙂 Bisous
Ce qui est addictif, Marie- Laure, c’est le geste, c’est détendant, simple, et, au fond, ça avance vite aussi!
Quelle chance doit se dire Jonas .. mam Anne sait tout faire.voyez ce foureau pour mon épée et un carquois pour mes fleches..super !!!!et pour ma cousine Amélie elle a brodé tous ces petits points kantha et c’est chouette …eh oui ce point de devant tout simple coud trois epaisseurs de tissu une technique qui offre un beau relief …qui ressemble un peu au quiltage traditionnel …ce point de devant que l’on fait courir encore et encore avec beaucoup de plaisir on ne s’en lasse pas je dirai plutot qu’il nous délasse…bravo et merci Anne de nous faire entrer dans le jardin dAmélie a bientot peut etre de découvrir les amis de ce bel oiseau….
Régine, pas si facile d’équilibrer le carquois sur le dos de façon à ce qu’au moindre mouvement, les flèches ne retombent pas. J’ai cogité, puis dans la foulée, …j’en ai cousu 2 autres, cousinage oblige!! La différence du quilting et du kantha c’est que celui-ci est plus rapproché, mais ne sert pas à tenir chaud, juste à ré-utiliser les petits bouts de sari…Autour de l’oiseau et du A brodé commencé, il y aura beaucoup de fleurs…………….brodées et pliées, et puis des textes en piqure machine, car j’adore…….En fait, j’adore tout, oui! 🙂
J’aime beaucoup cet effet de relief que donnent tes points. Comme Régine, j’ai moi aussi, pensé au quilting, à ce point si simple qui, maîtrisé, offre pourtant d’infinies possibilités.
Ton petit Jonas me fait penser à mon fils ainé qui, au même âge, s’était pris de passion pour d’Artagnan. Ma mère lui avait fabriqué un superbe costume, mon père, le fourreau pour l’épée et moi, le chapeau. Il était fier comme un paon lorsqu’il était déguisé et s’y croyait vraiment.
12 petits enfants, cela va faire de fameuses réunions de famille !
Bises amicales
Merci Isa, en fait le kantha très ancien en Inde servait à tenir ensemble des chutes de sari, couvrir un « charpoï » (sorte de lit mobile qu’on rentre, sort)…Le déguisement de Jonas n’en est pas un, il jouait mais se trimballait avec ses flèches; il devait les poser pour bander l’arc bricolé aussi; alors il a demandé. Quand ils sont chez moi, ils n’emportent pas leurs jouets; les voilà pourvus!! mai cela nécessite plus de réflexion qu’il n’y paraît! A bientôt, je publie de ce pas!
oh lala, mais c’est magnifique!çà me fait penser aux dessins des vagues de sable dur laissées par les vagues de la mer qui se sont retirées…
Un relief superbe qui se conjugue aux broderies du sujet centralc’est très beau et je ne connaissais pas ce type de travail!merci bien
Oui, tu as raison, les traces dans le sable, souvenir des vaguelettes qui les ont façonnées. Bien vu!
Bonjour Anne. Moi qui ne suis pas brodeuse, je découvre avec émerveillement ce point. Je ne pourrais pas broder ou crocheter en voiture, ni en bus. Bonne journée et bisous
Brigitte, sur autroute ça va, mais pas sur les petites routes du Périgord!
Et me revoici… Bon après-midi !
Bonjour Brigitte, je ne mérite pas tant d’attention, tu sais……..Franchement pas.
Aujourd’hui, rien ne vas!
Je t’en sais grâce.