fermé pour cause anniversaire!

C’est ce qu’on peut appeler un  Anne-iversaire!

C’est même un DOUBLE-Anne-iversaire!

Fêté avec ma famille, et pour différentes raisons, non en  Périgord où  j’habite,  mais à Paris. Nous laissons donc la robe momentanément, nous  retrouverons sa transformation entre les mains de l’artis-Anne dans une poignée de jours.

Merci aux lecteurs et lectrices! Joyeux anniversaire!

Place à la fiesta!!!

 N.B.Le petit panneau central(réplique d’un autre fait pour les 30 ans de la foire des tisserands de  Varaignes où il est resté) et orné de pompons de laine s’organise autour d’une image trouvée sur la Toile et que j’ai transférée sur tissu(Je nen  suis pas l’auteur ). Quant à l’Installation: la pièce montée, les tasses, la dînette, tout est en tissu ou au crochet; j’avais réalisé   cette scène pour les 30 ans de la manifestation de Varaignes. 

« Vieillir, c’est encore le seul moyen qu’on ait trouvé de vivre longtemps ! » (Sainte -Beuve)

Peaux d’âme (la robe mémorielle 6 )

« Peaux d’âme » est une référence au conte de Perrault, bien entendu (conte dont je rêve d’illustrer les fameuses trois robes aux couleurs du temps, du soleil et de la lune)…, mais pas seulement : en enfilant de nouveau cette robe de taffetas (oui, elle me va toujours,  ainsi qu’à ma fille!) je me suis évidemment, sentie « habitée » par celle qui, avant moi, la cousut ou la porta. Cela me renvoie à une citation brodée de l’autre côté de la robe, une interrogation (je ne sais plus sur quel blog intéressant, la question était posée, si vous vous reconnaissez, je serais heureuse de vous l’attribuer, elle est brodée entre guillemets) »Que retiennent notre corps et notre esprit de ce que nous n’avons pas vécu, mais qui vit en nous, nous habite, et nous a été transmis »?

Cette interrogation depuis que je l’ai lue et que j’ai « attaqué » ce projet me hante.

Sur le haut de la robe, très belle citation encore: celle extraite du manteau de Fortuny (référence à Proust) de Gérard Macé: »comment faire passer le manteau de la mémoire à travers le chas d’une aiguille », ce qui me convient parfaitement, au regard de ce  projet textile.(le nom de Macé a été brodé après  la prise de la photo et vous pouvez aussi retrouver son mom sur le site de la mercière ambulante: M.F.Dubromel)

Enfin, le sous-titre « ana-chroniques » m’a été soufflé par un proche qui joue ainsi sur le sens de cette histoire textile et le diminitif affectueux de celle pour qui  elle fut entreprise.

Le pendentif vient de ma maman , il a été beaucoup porté ; c’est un gros médaillon de Burma enfilé sur un ruban de velours et fermé par une attache assortie au gros médaillon. J’ai dû faire la « chasse » aux trésors, revoir  mes réserves, me pencher à mon tour  sur celle  qui me porta: la vie effectue de ces renversements……..

Ce que je dis de ce projet suscite de nombreuses  réactions  et un partage amical important, j’en suis émue et heureuse; Ella (braises.blogspot.com) me soufflait que son papa aimait  à citer  le poète: » un oiseau chante d’autant plus juste qu’il chante dans un arbre généalogique » (Desnos, Cocteau, Char..:on ne sait trop qui à qui attribuer ces mots) je la remercie, la citation pourrait être discutée…je vous propose moi,l’extrait d’un conte d’Andersen, peu connu, mais très intéressant:

« (…)Les enfants grandissaient, car il leur était né des enfants; s’ils n’avaient pas tous des dispositions remarquables, comme cela arrive dans chaque famille, du moins tous avaient reçu une excellente éducation. Le saule, lui, était devenu un arbre magnifique qui grandissait libre et non taillé. 

– C’est notre arbre généalogique ! disaient les vieux maîtres; il faut l’honorer et le vénérer, enfants. 

Et même les moins bien doués comprenaient un tel conseil. Cent années passèrent. 

C’était de nos jours. Le lac était devenu un marécage; le vieux château était en ruines. On ne voyait là qu’un petit abreuvoir ovale et un coin des fondations à côté; c’était ce qui restait des profonds fossés de jadis. Il y avait là aussi un vieil et bel arbre qui laissait tomber ses branches. C’était l’arbre généalogique. On sait combien un saule est superbe quand on le laisse croître à sa guise. Il était bien rongé au milieu du tronc, de la racine jusqu’au faîte ; les orages l’avaient bien un peu abîmé, mais il tenait toujours, et dans les fentes où le vent avait apporté de la terre, poussaient du gazon et des fleurs(…). « (titre: chacun et chaque chose  a sa place, lisible  en entier sur: http://www.contemania.com/contes_andersen/Conte_Andersen_chacun_chaque_chose_place.htm

La robe mémorielle 10

Le devant est terminé.  Ce qui se faisait au pas lent de la brodeuse, le parcellaire a fini par faire un tout, ou un demi tout………..Sur la manche, un bracelet au crochet, réalisé dans une sorte de cordelette armée, est appliqué . Ma mère l’a beaucoup porté, moi aussi avant qu’il ne s’abime.

Les dahlias dont nous avons parlé sont au dos de la robe, mais derrière, il y a beaucoup d’autres choses. A bientôt pour les découvrir…Si j’ai montré avant les dahlias, c’est à cause du surnom « Reine des dahlias » noté au devant……..Cette robe, c’est un tout, c’est un monde, c’est une famille, c’est une généalogie féminine.

Un peu partout, vous remarquerez des fils qui « pendouillent »; ce n’est -bien sûr, pas un oubli; il ne nous appartient pas de couper ce qui nous relie, ce qui donne du sens au texte,prétexte………….textile. (Et allusion aux Moires -ou Parques-, à Atropos qui coupe le fil et qu’on appelle « l’implacable », surnom terrible qui évoque la mort dans ses figurations les plus réalistes). Car en travaillant sur cette robe, je tente de nier la disparition de ces 3 femmes: ma grand-mère qui cousut la robe, ma tante qui la porta, ma maman si fière de faire en quelque sorte revivre sa soeur aimée trop tôt disparue……Faire revivre, c’est encore créer. C’est tenter  d’oublier l’évidence de la mort. Je vous assure qu’en brodant sur cette robe, je me sentais infiniment entourée et aimée de celles dont je raconte l’histoire; en tout cas, j’étais en lien, unie, réunie. Je tenais l’aiguille,mais j’étais guidée, par mon affection et par le lien familial et tendre lui-même. Ce projet dont ma fille fut l’initiatrice, m’a permis  d’exprimer ma  souffrance (celle de leur départ) que ja gardais au fond de moi; elle a scellé une sorte de réconciliation de ce que je suis avec ce que je parais. j’ai retrouvé ma sincérité, ma cohérence, et j’ai accepté l’idée que c’était à moi de relier affectivement mes filles et petites-filles avec mes mère et grand-mère; je suis une sorte de charnière entre 2 mondes, j’opère le passage.

 

NB: plus haut j’écris: » il ne nous appartient pas de couper ce qui nous relie »; or je tombe à l’instant ces lignes gardées dans mon « carnet de méditation: « Enfoncer une iguille e titrer le fil (..) aller plus loin que le silence, entrevoir le secret.Ecrire sans mots et sans sons. Le fil ne se coupe pas, il relie: il enveloppe l’absolu » . Revoilà le texte lié au textile! (Polline, attention aux ciseaux que tu as dit porter pour couper les filets qui pouraient  t’enserrer….!)

Lignes de S.Baron Supervielle

En gros, il y aura 5 ou 6 articles sur le dos de la robe; mais je voudrais vous remercier toutes pour la justesse, la pertinence de ce que vous m’avez dit, de ce que cet « héritage recréé » a suscité en vous comme réflexions sur la vie, la mort, la transmission, le textile. Certaines idées cheminent…….Et vous allez être déçues quand, la séquence sur la robe achevée, je papoterai  ensuite des mille riens textiles qui me filent entre les doigts, mes bidouillages incertains….Voilà où j’en suis: me dire qu’on ne peut pas  rester au même niveau tout le temps, parfois, on chûte, parfois, on remonte, les montagnes russes de la vie….mais vivre une belle histoire ensemble, c’est déjà une entente, déjà une aventure, déjà  une réussite!! Aussi, merci de tout coeur déjà,  pour ce bout de chemin parcouru ensemble!!

Détails du devant de la robe

Arbres aux yeux de soleil

 

« Je ne puis regarder une feuille d’arbre sans être écrasé par l’univers »

C’est V. Hugo qui l’écrivait, mais je n’éprouve pas ce sentiment (non, on ne peut pas contester le grand Victor?) au contraire, voir un arbre, une feuille, c’est le sentiment de la puissance, mais aussi de la légèreté.

Clairière

Au cours des articles précédents, nous avons déjà beaucoup parlé de l’arbre, thème inépuisable. Aujourd’hui donc, petite pause avant de retrouver la robe de mémoire. C’est bien de ne pas rester cloisonné dans une séquence, fût-elle de taffetas, agréable de tendre des passerelles de fils d’un centre d’intérêt à un autre, de tricoter des liens et  marcher en équilibristes sur ces rubans tendus .

Sur la 1° photo, des arbres que j’ai brodés – ajourés (inspirés d’un patron de Sttich magazine, j’ai fait ce modèle deux fois, La 1° était plus réussie, mais je les ai offerts sans en conserver le souvenir photographique)

Rêverie

La 2° illustration, un paysage que j’ai cousu et rebrodé; le tronc, les branches sont en piqué libre et bourdon-machine, les feuilles au point de Vierge; ce que j’aime dans ce paysage, c’est qu’une partie du tableau s’échappe de son cadre, j’ai souvent créé ce genre de tableau; « Si vous êtes sages« , vous en verrez un jour l’un ou l’autre………..

Et, pour finir, une belle métaphore dont J. Renard était gourmet et qui montre à quel point l’arbre est vivant:

«L’arbre : son ombre lui fait une queue de paon qui ouvre et ferme ses yeux de soleil selon que le vent agite leurs paupières, les feuilles»

 

Rappel: en principe, pour n’oublier personne, je vous réponds sous votre commentaire. Merci encore! C’est cdoux de sentir qu’on n’est pas seule!!

L’arbre s’étoffe (la robe mémorielle 5)

L’arbre généalogique est bruissant de vie;  nous parlons toujours du devant de la robe;  et du bas de jupe de ce devant.

La citation brodée: »Les mères donnent à leurs enfants des racines et des ailes«  est brodée et illustrée par un oiseau qui s’envole de l’arbre: nous sommes ancrées dans notre passé, mais nous devenons nous-mêmes, prenons de l’altitude,  poussons comme cet arbre. Et filles, nous donnons naissance à d’autres enfants………….Le titre du blog: »une fille, des fils » est ainsi légitimé.

Une libellule (sur le cintre)

A propos du proverbe au- dessus (« les mères donnent à leurs enfants des racines et des ailes »), j’ai pour surnom  » libellule », j’ai donc plusieurs fois travaillé sur le thème des ailes; par exemple, cette mosaïque (je sais les faire,  je le prouve!) de mes  « mixed- media »  échangées avec une artiste américaine (voir son site) Lynn dewart, un excellent souvenir  en imageDans une autre séquence, un jour, vous retrouverez un quilt travaillé autour du L, des ailes, d’elle…………

Envol

En attendant, l’offrande  de ces mots ô combien  approriés de Nathaniel  Hawthorne: « les caresses sont aussi nécessaires à la vie des sentiments que les feuilles le sont aux arbres; sans elles, l’amour meurt par la racine »