L’écarlate s’épand et le rubis s’écoule

A l’origine,  l’ artis-Anne  surfe sur la Toile et,  sans savoir comment- arrive sur une planète folle, un monde de couleurs, de boutons, de colliers, de trouvailles…. le blog de Géraldine: pas de nuages sur la lune(http://pas-de-nuages-sur-la-lune.over-blog.com/)! Je laisse donc un message  sympathique auteur de ce lieu coloré et un tantinet délirant; elle part chez moi et découvre mes corbeilles………….Aussi sec, elle me propose un troc! J’aime ses colliers, elle aime mes corbeilles?  Allons-y on échange! ET comme elle a une énergie insensée et une créativité débordante, elle m’envoie ce collier fou  qui se remarque, qui me plaît  et qui me va, puisqu’elle a l’a fait après m’avoir fait remplir un portrait chinois!

 

 

 

Géraldine aime l’Asie, la Chine, le Japon, la Thaïlande, le Cambodge, le thé (tout comme moi) et elle a envie d’une corbeille dans des tissus qu’elle a rapportés de là-bas et qu’elle m’envoie. Elle sait qu’ainsi, elle les retrouvera dans son panier qui lui rappellera ses séjours et ses voyages!

 Quand je les ai reçus, j’ai cru que jamais, jamais ça n’irait ensemble; et ce dont je suis le plus fière, c’est d’avoir réussi à les fondre les uns dans les autres!

 Je me souviens d’un érable ROUGE et d’un poème qui le célébrait:

« Il est dans la montagne, auprès d’un chêne vieux,
Sur le bord d’un chemin sombre et silencieux.
L’écarlate s’épand et le rubis s’écoule
De sa large ramure au bruit frais d’eau qui coule.
Il n’est qu’une blessure où, magnifiquement,
Le rayon qui pénètre allume un flamboiement !
Le bel arbre ! On dirait que sa cime qui bouge
A trempé dans les feux mourants du soleil rouge ! »
 
 
 

 

Et, j’ose reprendre ces vers (d’ Albert Lozeau) pour le soleil rouge, le flamboiement, le dépaysement; j’ai accentué le côté asiatique des tissus en pontuant un côté de deux piécettes chinoises.

 

 

 

 

 

SVP, ne me demandez pas de troc, car je n’arrive pas à tout faire, je priviléie les commandes, et encore faut-il me laisser un marge de temps, vu que j’avance à la vitesse de la tortue de La fontaine!

« Les îles sont la lisière du tissu de l’Inde, la frange déchiquetée de son sari, » écrit Amitav ghosh (Le pays des marées);   tout autour de la corbeille j’ai cousu la frange d’un des tissus (en fait, une écharpe) C’est l’étoffe du fond.

 

J’ose espérer que le troc est équitable! Je suis contente Géraldine de te connaître, j’ai adoré l’expérience!

A toutes, mes amitiés  empreintes de bonheur! Restez créatives!

 

Un univers dans une fleur

Nous sommes trop pressées; c’est un cliché que de l’écrire! Seuls les jardiniers et les brodeuses (et celles qui pratiquent les deux!) prennent le temps d’observer; avec du fil, nous pouvons recréer une scène, imaginer un moment de vie sur un brin d’herbe, voyager…Tels des funambules dont chaque pas est hésitant mais mène à la réalisation de soi/soie

Pour la taie d’oreiller d’une amie, c’est ce que j’ai tenté de faire (une taie où bercer ses rêves, n’est-cepas déjà une promesse de voyage endormi?). Oui, je dis tenter, car pour ma part, je ne vois que les défauts de cette broderie.(quand on a les yeux fixés sur le travail, il sont assez prêts pour en noter les moindres points de travers)

Points lancés et passé empiétant pour la plus grande part (mais aussi point de feston et de noeuds pour l’arum,  point -dont j’ai déjà parlé- en  rayon de miel pour les ailes de la libellule). Ca change de mes broderies libres avec points innombrables et variés sur des monogrammes fleuris. La feuille verticale se replie un peu, l’araignée tisse sa toile…

Oui, mais voilà, un fond rose, ça demande à être bien couvert, et mes points ne sont pas toujours  assez rapprochés. 2° reproche que je m’adresse: j’ai créé mon dessin en utilisant des éléments disparates empruntés à Helen M’Stevens (dont j’ai déjà parlé) mais la feuille de gauche avec son escargot aurait été mieux mise dans l’autre sens (comme c’était le cas d’ailleurs chez cet auteur) mais je l’ai inversée en décalquant le motif- ………….Reste que j’ai recréé une sorte de vision au petit matin quand la nature s’éveille, incluant ma lettre dans ce monde là………et pensant aux mots (dont nous devrions faire une devise) de William Blake, poète et dessinateur……..

« Voir un univers dans un grain de sable, et le ciel dans une fleur des champs. »

Ode à la couleur!

 Voilà encore une corbeille que j’ai aimé faire; je suis menteuse, j’ai TOUTES aimé les faire! Mais si  je refais un article dessus, c’est que je n’aime pas en mettre deux différentes dans le même article, comme je l’ai fait pour celle -là; c’est un peu à cause de vous qui comparez………… Ce sont mes 2 « filles », différentes, mais tout autant chéries!

Un plein pot de couleurs!!!Très estivale et originale, elle en jette! Sans oublier le détail final que j’ai pris tant de plaisir à imaginer et entortiller!

Je me surprends à fredonner: »On ira où tu voudras quand tu voudras et on s’aimera encore lorsque l’amour sera mort. Toute la vie sera pareille à ce matin aux couleurs de l’été indien«  (Pierre Delanoë pour J.Dassin) Ayant eu des photos de la pièce pour laquelle la panière était faite, je me suis plu à imaginer le lieu…………..Je répète: ca ne marche pas toujours, mais là, il me semble que le cocktail couleurs/imagination/travail/tissu  cette fois-ci a pris, non? Dans le fond, un peu de blanc pour éclaircir,  et ça y est: des  bandes jaunes pour le soleil, et une large éclaboussure de rouge!

« Quand la couleur est  sa richesse, la forme est à sa plénitude » disait Cézanne, le coloriste ; c’est ce qui se passait sous mes mains: les couleurs étaient choisies, la forme se dictait d’elle-même. Restait le détail , et j’ai imaginé un gros noeud perlé qui lui donne son originalité.

Certaines perles en céramique sont des créas uniques, d’autres viennent d’horizons lointains et divers. Offertes, elles ont trouvé leur place, cerises sur le gâteau -et c’est très bien comme ça!!!

PS de dernière minute:On me demande des corbeilles de toutes couleurs, mais rouges surtout; or, récemment, une « méditante » m’en a demandé une blanche, et j’avais très peur du résultat; or, c’est EX-TRA-OR-DI-NAI-RE. Je me suis promis d’en refaire, et on vient de m’en demander 2 qui aient l’air ancien, dans des tons éteints, sourds, passés…………Et c’est  excitant! Chic! comme quoi, ce sont vos propositions qui me renouvellent; merci à vous toutes!!

Une photo, est-ce un fragment de réalité?

Ben dis donc, pour 3 petites photos de rien du tout, je me pose tant de questions, j’ai tant à dire que je vais devoir couper à la serpe, sinon, vous aurez une tartine indigeste à avaler.

Ce qu’on voit, est-ce la réalité? et si on observe mieux, alors, voit -on les transformations?  Et puis,la réalité, parfois ne ressemble -t-elle pas à un rêve? Où est la frontière entre rêve et réalité?  Ces mots dont je me souviens  :« quelqu’un qui ne laisse pas la réalité déranger ses rêves est un sage » (voilà qu’aussitôt se presse la cohorte de mes écrivains favoris,  ici Christiane Singer dont je ne cesse de regretter la disparition trop précoce)

Allez, Anne, avance, avance, tu nous saoules!! Or donc, je ne suis pas une jardinière  (j’ai tant de bons jardiniers autour de moi!) profession dont j’admire le travail incessant et le résultat varié mais toujours magnifique. Je connais une fée qui  a un petit jardin en Ariège qui ressemble  une parcelle de paradis!Bon,là , frottez- vous les yeux!! Est-ce bien la photo d’un jardin? Oui!! et dans un blog à dominante textile, que vient faire la photo d’un jardin aussi beau soit-il? Rien!! si ce n’est rendre hommage à la fée-jardinière! Or cettte jardinière  (plus que septuagénaire!) est aussi une incomparable brodeuse (là, je l’entends refuser :mais non,mais non!) comment   allier la bêche aux ciseaux-cigogne, le sachet de graines aux fils? En brodant, madame, oui, en brodant! J’ai donc brodé la photo- carte.

Regardez mieux, si vous ne me croyez pas!Les fleurs sont donc rebrodées avec des points qui ne nécessitent pas trop d’ancrage (comme le ferait par exemple un point de tige) donc, à nous sans « froisser » ou abîmer la photo (non, non, je ne la mets pas dans un tambour à broder!) les points de corolle, de noeuds, de feston en relief!!Les papillons sont des transferts (autrefois, on aurait dit « décalcomanies »!) et le petit broc, un bouton dont l’attache est insérée dans la carte (afin d’éviter un balancement ou un relief trop important.)Des photos, j’en ai brodé des dizaines, toutes  envoyées, disparues; certain(e)s peu attentifs n’ont même pas remarqué la broderie!) je crois pouvoir broder sur beaucoup de supports (PS1) et j’aime ça: essayer!

Revenons à Arlette, aux jardins et à mes écrivains favoris , en l’occurrence Christian Bobin (après Christiane, voilà Christian, normal, non?)qui a bien raison: »le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles ».

Et, puisqu’on parle de jardin: hommage à la plus grande des jardinières.

Aujourd’hui, ce serait son anniversaire, mais il y a longtemps que Marguerite, ma maman, «  la reine des dahlias » au prénom de fleurs n’est plus là pour  m’éclairer de son sourire. Chaque jour, elle me manque ; peut-on guérir de cette blessure ?

« L’étoile dit : « je tremble au bout d’un fil ; si nul ne pense à moi, je cesse d’exister »(Supervielle) ; puisque je pense à Marguerite, elle est toujours vivante, elle, qui, pétulante,  l’était bien plus que d’autres…….Son départ a laissé un grand vide que rien ne saurait remplir. Je t’aime !

 

PS1 :Broder sur tout? La preuve! Rien que pour vous toutes sur une feuille de rosier et une épine pour aiguille, si,  si!

On tourne en rond!

Pluie de confettis, lâcher de ballons, bulles de champagne, c’est la fête dès qu’on quitte la ligne droite; les ronds c’est la légéreté, la fantaisie, la figure de l’éternité, du temps infini………………..Celui qu’on passe à broder et qui reste  aussi longtemps que dure le tissu………..ces points qu’on offre, qu’on lègue, qu’on apprend aux autres, qu’on partage.

Certaines me disent qu’elles ne savent pas broder, certaines achètent des kits  ou des patrons qu’on retrouve 10 000 fois à l’identique à quelques vaariantes près,  d’autres s’ inscrivent à des cours ; je pense qu’on peut apprendre sur la… »Toile » (et si c’est en anglais, on se débrouille très bien avec les photos!!); et je vais aujourd’hui vous le démontrer en donnant des liens; les 2 points qui suivent sur la prochaine photo , je les ai découverts toute seule (et vous les avez déjà vus de-ci de- là sur mon blog, dans d’auttres couleurs sur d’autres ouvrage). Allons-y; vous me suivez?

Le vert à gauche, c’est un tissage à l’aiguille, mais on compte aussi ce point parmi les fameux »jours de filao« ; j’ai compris comment le réaliser, en  regardant un motif sur un coin de napperon (j’essaierai de vous dire le B-A-BA plus tard), le 2° à droite, c’est le Trellis stitch, à ne pas traduire par point de treillis qui, en broderie, est tout à fait autre chose. La meilleure leçon, en photos vous la trouverez   sur ce lien http://juststring.blogspot.com/2008/06/spiral-trellis-stitch.html

Le « trellis stitch » forme une sorte de spirale et a la particularité de se faire de droite à gauche, le fil formant presque un noeud,  mon rond vert est loin d’être parfait, il se brode avec un seul fil et  sur 24 rayons.

Les 2 ronds suivants sont tous les deux les variantes 1 et 2 du point de Chemanthy; je les ai appris il y a 3 ou 4 ans et entre autres, grâce aux liens indiens de  Sadala:

http://sadalas.blogspot.com/2009/10/chemanthi-stitch-tutorial-again.html

Sur la 4° photo, en haut, le très simple point de mouche (plus celui de noeuds) que vous pouvez étudier en schémas et en français ici:

http://mireilledlr.free.fr/broderie/divers/tea_plume.htm Au milieu, un petit point d’araignée à côtes, et en dessous, points de corolles et points de noeuds . Sur l’avant dernière photo, toujours un point d’araignée bicolore et des points de noeuds au centre au centre. En photo et en français ici:

http://www.magic-maison.com/maison/autour-du-point-araignee-le-point-araignee-en-4-etapes/1113/17689.asp

Je vois déjà sourire celles qui me savent fantaisiste et point carrée…….celles qui ne m’imaginent pas un compas à la main; elles ont raison, je préfère la langue des poètes à l’équerre; lisez un peu ce qui suit , qui parle de cercle dans une langue qui, tout de même,  a 4 siècle (Philippe Desportes):

« L’an- comme un cercle rond qui, tout en soi retourne,-en soi-même revient toujours en mouvement,- et du point de sa fin reprend commencement courant d’un pied glissant qui, jamais ne séjourne ». Moi j’adore absolument!!!

Tout ça, pour aboutir à quoi?. M……………..alors!!!

 

On croit rêver, voilà où elle nous a trimballées, la nana! C’est tout bête- et c’est tout!