TOT-AIME!

« J’ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au coeur de l’Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l’éclair d’un aigle
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du  vent d’Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée »(L.S.Senghor)

Comment naît l’inspiration? Pour moi, parce qu’y suis née, souvent, elle part de l’Afrique ou elle y revient. J’avais une tranche de beau  bois, et je la regardais me demandant ce que j’allais y planter; et l’idée du totem/tot-Aime naquit! Fabriquer une « échelle » de fil de fer, des piques, glisser sur la 1° un mini-patchwork, y coller un masque et habiller mes pieux………..tout s’enchaîne vite quand l’idée est bien présente, tout se fait presque facilement…………

Du pagne africain, des plumes, des perles africaines, (certaines en bronze) et deux sujets des années 30 ou 40 qui viennent d’un collier cassé. Et voila l’affaire!

Souvent, je mets en attente, je regarde, et puis, je complète. C’est ce qui s’est produit, un jour Nadine du journal textile, se met avec frénésie à créer ses « princettes’ autour de pinces à linge américaines qu’elle habille, comme le font les indiens du Nouveau- Mexique (j’en ai acheté là-bas!). Je pense alors à mon totem qui aussi sec se transforme en « Tot-Aime »

« Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta
peau.
Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or ronge ta peau qui se moire ».Ainsi veillent au pied du grand totem,  2 femmes nées de mon imagination imprégnée du souvenir de la savane et des villages africains; il ne reste plus qu’à faire parvenir mon installation à Nadine qui y a -sans le savoir- participé!!!

A vous toutes qui passez me visiter, amies ailées, mille amitiés envolées entre Afrique et Périgord!

PS: la dernière fois,je vous ai interrogé à propos du nettoyage des fils anciens qu’on m’a donnés; la meilleure réponse qui m’a été donnée, c’est celle-ci: Prendre un grand torchon, y mettre deux cartonnettes couvertes de leurs fils, recouvrir d’un torchon et tamponner le tout avec du jus de citron qui enlève  les odeurs de renfermé ou moisi et qui détache et rend son lustre au fil……………..Poser sur un papier absorbant et sur un radiateur………!

Cordons bleus

FORMIDA-BLEU!

Jolie définition: « Les couleurs sont les empreintes digitales du soleil » (Malcolm de Chazal) et ces couleurs, nous toutes  les utilisons, les mangeons ( de la betterave à la salade, en passant par l’orange) les portons. Le bleu serait aujourd’hui la couleur préférée en occident, mais cela n’a pas toujours été le cas! (dessous l’article, vous trouverez en annexe des extraits du texte fameux de  Maulpoix sur le bleu. Pour qui aime et j’en connais une au moins!)

Bref, du bleu pour Cath (http://atelier-de-catherine.over-blog.com/), en veux-tu en voilà: grande corbeille avec couvercle qui s’atttrapait avec une fleur (qu’elle a enlevée pour mettre autre chose, c’est son droit, c’est à elle!)

 

 

 

 

 

 

 

 

Corbeille caméléon posée sur un tapis de bandes de tissu crochetées; effet de miettes……….

 Et, comme je n’avais pas encore l’overdose de bleu ni le blues, je suis passée à une autre corbeille bleue, avec couvercle aussi, autre demande, mais proche résultat:

Celle-ci a pour poignée un gros noeud chinois de passementerie  que j’ai réalisé dans…………..un cordon bleu de ma fabrication; vous remarquerez qu’elle est posée sur une banquette de piano ancienne dont j’ai refait au petit point toute la tapisserie ; c’était il y a quelques années, je ne me sens plus capable d’un tel ouvrage de Pénélope (et comme elle, je n’irais pas défaire la nuit, le travail d’une journée, surtout pas!!) 

  Mélange de tissus de Provence et pagnes en indigo, le tout pour un effet carreau de Delft………………Les beaux jours se sont enfuis, mais le ciel bleu est quelque part dans ces deux maisons….. Merci amies abeilles, qui repartez peut-être (jose l’espérer!) les pattes chargées de pollen…..bleu (aviez-vous rendez-vous avec un volubilis?)

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« Le bleu ne fait pas de bruit.C’est une couleur timide, sans arrière-pensée, présage, ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l’attire à soi, l’apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu’en elle il s’enfonce et se noie sans se rendre compte de rien.Le bleu est une couleur propice à la disparition. Une couleur où mourir, une couleur qui délivre, la couleur même  de l’âme après qu’elle s’est déshabillée du corps. Indéfiniment, le bleu s’évade. Ce n’est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l’air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l’homme que dans les cieux. L’air que nous respirons, l’apparence de vide sur laquelle remuent nos figures, l’espace que nous traversons n’est rien d’autre que ce bleu terrestre, invisible tant il est proche et fait corps avec nous, habillant nos gestes et nos voix. Présent jusque dans la chambre, tous volets tirés et toutes lampes éteintes, insensible vêtement de notre vie. »

Jean-Michel Maulpoix

 

PS: Patricia qui ne brode pas, mais coud très bien,  très gentiment, m’a offert un plein cartons de soie d’Alger Fedora (Au bon marché) Ils étaient à sa belle -maman qui les avait peut-être elle-même récupérés; ils sont anciens……..Ils sont pelotés pour la plupart sur des cartons enveloppés de papier brun; toujours est-il que le carton sent le renfermé et que certains fils sont tachés; ma question est : comment les nettoyer sans qu’ils ne s’embrouillent?  Faut-il les dérouler…………………….Et ceci:  ce qu’on appelle SOIE d’Alger, est-ce bien de la soie? Les moulinés DMC dits en soie d’Alger sont-ils des cotons ou de la soie? je n’ai trouvé nulle part la réponse…………………………..

 

gentil coquelicot 2/2

« J’ai descendu dans mon jardin (bis)
Pour y cueillir du romarin
Gentil coquelicot Mesdames
Gentil coquelicot nouveau »

Les ailes du papillon de droite sont en relief, brodées au point de tissage avec support (retiré, la broderie faite).

 

 

 

 

Sur la photo de droite, le croquet est rebrodé afin d’être maintenu, au point de chaînette zig-zag. Sur la page (photo en- dessous) les coquelicots sont deux yoyos de soie rouge, et les divers noms du coquelicot écrit enlatin, en anglais, en allemand, en espagnol……………L’abeille est brodée en relief au point turc.

 

Page "23"

Photo de droite (dite « 23 »): point de poste à la chaîne sur la partie droite, point turc pour le coeur noir de la fleur, galon à chiffres pour pensionnaires d’autrefois et texte brodé au point devant relacé. Galon de fleurs en relief et quilting main.

Mouloudji continue de chanter:

« Et puis après, sans rien nous dire,
Dans la lumière de l’été
On s’est aimé ! … on s’est aimé !
Et j’ai tant appuyé
Mes lèvres sur son cœur,
Qu’à la plac’ du baiser
Y avait comm’ une fleur :
Comme un p’tit coqu’licot, mon âme !
Comme un p’tit coqu’licot ! »(texte de Raymond Asso)

La dernière page du livre, toute simple, imprimé rebrodé, s’affiche: Le temps de broder deux cartes amicales sur le même thème avant de clore l’histoire, avec un coquelicot comme point  sur le I de la fleur : »Rouge passion » (pour Janik:http://janikbianca.over-blog.fr/)est écrit en points de broderie, la fleur est un yoyo, le croquet est rebrodé, la feuille est un ruban froncé appliqué. Sur la 2° carte « Poésie » (pour Flo:http://thyflo.canalblog.com/), un bouton de coquelicot est réalisé grâce à un pliage de soie, les feuiles et le calice sont brodés en relief, un pétale se soulève, tissé; un sachet de graines (de coquelicot bien sûr!) accompagne l’envoi. C’est un peu de temps offert à des amies, le temps  si rare et si précieux qu’il devient cadeau!

 La clef est ornée d’un pétale- couronne au crochet.

Au revoir, mes amies abeilles qui avez pris le temps de visiter mon champ de fleurs colorées.

J’espère que vous rentrez ivres de joie, comme les fleurs m’en ont donné!

 

gentil coquelicot 1/2

Un dernier livre textile………….sans débat ce coup-ci! Promis?

« Le myosotis, et puis la rose,
Ce sont des fleurs qui dis’nt quèqu’ chose !
Mais pour aimer les coqu’licots
Et n’aimer qu’ça… (…..)La premièr’ fois que je l’ai vue,
Elle dormait, à moitié nue
Dans la lumière de l’été
Au beau milieu d’un champ de blé.
Et sous le corsag’ blanc,
Là où battait son cœur,
Le soleil, gentiment,
Faisait vivre une fleur :
Comme un p’tit coqu’licot, mon âme !
Comme un p’tit coqu’licot. » chantait Mouloudji (sur des paroles de René Asso) 

Ce coquelicot chantait aussi en moi alors que je regardai à terre, les chutes d’un tissu d’ameublement (que vous avez vu utilisées sur un grand plaid)et il m’a inspiré un livre textile qu’une fois encore, certes, j’ai conservé, mais vous le verrez à la fin du 2° article qui lui est consacré, ce coup-ci, j’ai pensé aussi à mes amies, enfin à 2, ce n’est déjà pas si mal!!! Ce tissu m’a inspiré des coquelicots réalisés avec des techniques très différentes et ludiques (quoique longues..;)Découvrons  la couverture:

Le livre est matelassé, quilté, bordé un d’un biais fleuri, le mot « poésie » est brodé, le coquelicot réalisé avec un ruban froncé et appliqué: la tranche est ornée d’un tortillon réalisé au crochet (oui, je peux en faire!)

 

 

 

 

 

 

Techniques: sur la page juste au-dessus, les fleurs sont rebrodées, le papillon aussi, application de dentelle ancienne réalisée par ma grand-mère, coquelicots en soie brulée et façonnée; la petite fleur près des 2 grandes à droite est réalisée avec un point de feston en relief, (dentelle à l’aiguille) Et la page comme les autres est matelassée:

 Sur la  photo suivante, vous verrez, un demi coquelicot, comme un soleil, un tout petit, très en relief même si ça ne se voit pas en photo!), le texte de Mouloudji  et une fleur réalisée au crochet autour d’un bouton rouge le crochet rentrant à l’intérieur des trous du bouton!):

Le poète a tort qui écrit: « Et dans les champs les coquelicots se fanent en se violaçant Et en répandant une odeur opiacée ».(Apollinaire), les miens se conserveront comme je les ai cueillis, rouges, ils resteront ; j’offre ce bouquet à mes amies abeilles, qui,les pattes chargées de pollen reviendront à la ruche de l’artis-Anne. Gentils coquelicots, mesdames!

Petite soie

Toutes les brodeuses, toutes celles qui créent en tissu, en fils, en laine, sont des filles généreuses; elles partagent, elles donnent, elles échangent, elles embellissent le quotidien.

Parfois, d’un coup tombent dans leur main des T- shirts unis à décorer, des gants de toilette à personnaliser: on le fait à la façon d’une gourmette, ou on s’amuse, on invente une scène, on ajoute des mots, on sourit, on pense à celle à qui c’est destiné…….Et puis, on imagine des pochettes à fils pour celles qui ont la même passion, on continue de rêver  autour du fil……On joue avec les filles, avec les fils:

 

On fait des points devant minuscules,on les relace, on imite l’écriture:On se sent complices de toutes, amies de toutes, on aimerait gâter chacune:

« Quand, au manteau de l’aventure,
Il n’y a plus une couture
Qui fasse encore son effet
On peut découvrir un beau jour
Petit velours
Qu’on a quelqu’un auprès de soi
Petite soie »

  

La fée porte des bouquets de fleurs de trèfle au point de poste. Son jupon est rebrodé. La fée brode et rit. Et celle qui se cache derrière l’ouvrage sourit de bonheur, celle qui la reçoit  aussi, on crée des cartes, on  écrit; celle qui la reçoit (Marianne http://entrefilet.over-blog.com/)devine le plaisir de la créatrice, elle le sent sous ses doigts. Un timbre qui illustre cette rencontre, une broderie  se développe autour; c’est la fête des brodeuses!

« Et même avec nos maladresses
On peut rattraper la tendresse
Qui demande à se faufiler
On n’ va pas battre le tambour
Petit velours
Pour annoncer qu’on se tutoie
Petite soie

Pour mener à bien cet ouvrage
On doit soigner son assemblage
Et le garder dans le droit-fil
Et s’il y faut quelques épingles
Est bien malin qui les distingue
Car la piqûre en est subtile
Si ce n’est pas nos plus beaux atours
Petit velours
Ils nous protégeront du froid
Petite soie« 

Le titre de mon article est emprunté à Anne Sylvestre, auteur de la  chanson « Petite soie« . De toi à moi, amie, il n’y a qu’un pas, on ne pense pas qu’à SOIE………………  cela nous renvoie à ceci qu’une grande  dame aimant tant chanter avec moi, c’était ma maman -marguerite, et Félix Leclerc: »Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Ce sourire de soie
Qui sourit comme nous
Souriions autrefois
Quand on se disait vous
En regardant le soir
Tomber sur nos genoux »………….Ainsi, bonsoir, amies abeilles qui passiez butiner ici, n’attrapez pas froid……………Vendredi soir,  ici,  un autre  livre textile aussi récent que la citation de St-Bernard! A bientôt!!!