Le rêve indien des brodeuses

L’été dernier, vous partiez, abandonniez vos blogs, je restais. Après 15 mois, à mon tour, de larguer les amarres. «  Je voyage pour vérifier mes rêves » écrivait Nerval ; c’est exactement ça ; je suis une imaginative et même lorsque j’ai vérifié mes rêves, je continue de les hanter.

Broderie de Régine du carré bleu

Comme pour nous tous, ce voyage en Inde  ressemble à un pèlerinage, un retour aux sources, j’ai rêvé de l’Inde immense et chatoyante, puis j’ai passé, l’an passé,  3 semaines au Rajasthan ; maintenant,  je descends vers le paradis des brodeuses : le Gujarat, plus pauvre, mais multicolore de ses talents, fils et points miroitants (c’est là qu’on coud les shishas). 

Je vous laisse avec  des proverbes indiens à méditer -ils sont  pleins de sagesse- et des photos que j’ai prises sur mes vêtements indiens, mes sacs, mes pochettes, la plupart, (achetés au Rajasthan) viennent du Gujarat.  Le sac, je l’ai cousu  dans une jupe trop large mais très traditionnelle (vous pouvez la voir en photo) dont  j’avais retiré une large bande latérale. 

………………………Je vous propose ainsi un véritable  et long voyage ; vous en aurez j’espère, pour plusieurs jours de visite et de rêve……….

 

« Ne coupe pas les ficelles quand tu pourrais défaire les noeuds »

« Celui qui a un ami véritable n’a pas besoin d’un miroir ».

« Nul n’est parfait ici bas; le soleil lui-même a ses taches ».

« Fais du bien à ton corps pour que ton âme aie envie d’y rester ».

« Ne blâme pas Dieu d’avoir créé le tigre; mais remercie-le de ne pas lui avoir donné d’ailes! ».

« De la discussion jaillit la lumière ».

« La perle es sans valeur dans sa propre coquille ».

Et les merveilles de pochettes indiennes; en voici deux….

« L’ardeur du soleil fait mieux apprécier d’être à l’ombre ».

« Le monde semble sombre quand on a les yeux fermés ».

 Labotronix

« Toute l’eau de la mer ne va qu’aux genoux de l’homme qui ne craint pas la mort ».

Où l’on voit que certaines brodeuses n’ont rien inventé en ce qui concerne la mode des pompons partout…

 

 

Début février, je reviendrai, je reprendrai les commandes de corbeilles,  je passerai peut-être  à 2 articles par semaine au lieu de 3, il  y aura un petit concours pour les habituées du blog. Merci de ne pas m’envoyer de mails, ni de laisser de commentaires ; je ne pourrai pas y répondre. En mon absence, ne m’oubliez pas, soyez sages (pas trop!)et portez-vous bien!!

Et l’année, à pas menus de fée, nous quitte…

Le dernier aticle vous montrait des souliers de fée en papier ; d’habitude ils sont en feutrine brodée. Ceux- là sont presque des babouches……….vous devinez pourquoi………..

Aujourd’hui, sur ma table, prêts pour aller festoyer le soir du réveillon, des souliers de lutin, en fait, de simples serviettes en papier repliées:

D’Alexandre Jardin ce qui pourraient tenir lieu de voeux: »Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l’instant présent.
Imaginez que vous savez tout à coup être léger sans être jamais frivole.
Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société.
Vous avez quitté votre crainte d’être jugé.
Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l’ordre du jour.
Imaginez que votre capacité d’émerveillement soit intacte, qu’un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d’espérances inassouvies.
Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.
Imaginez que la traversée de vos gouffres ne vous inspire plus que de la joie

Le temps de broder encore une feuille de gingko, 4 chiffres et voilà:

A lundi! 2011 est mort, vive 2012! Ce 1° article de janvier sera le seul du mois, un vrai feu d’artifice de fils et couleurs!

Mettre ses pas dans ceux des fées

 

« Viens, bel enfant ! Je suis la Fée.

Je règne aux bords où le soleil

Au sein de l’onde réchauffée

Se plonge, éclatant et vermeil. »

« Les peuples d’Occident m’adorent

Les vapeurs de leur ciel se dorent,

Lorsque je passe en les touchant;

Reine des ombres léthargiques,

Je bâtis mes palais magiques

                                                        Dans les nuages du couchant »

Voilà une paire de mignons petits escarpins de papier construits et imaginés sur le thème de la rose, très bien pour la  déco, pour parler de fleurs et d’amitié, à accrocher à un miroir ou une poignée de porte. Souliers dont la trace invite à partir à l’aventure rêveuse…

Mon aile bleue est diaphane;

L’essaim des Sylphes enchantés

Croit voir sur mon dos, quand je plane,

Frémir deux rayons argentés.

 

Ma main luit, rose et transparente;

Mon souffle est la brise odorante

Qui, le soir, erre dans les champs;

Ma chevelure est radieuse,

Et ma bouche mélodieuse

Mêle un sourire à tous ses chants.

Mais que vois- je? Une 2° paire semble se perdre dans les hautes herbes, on dirait qu’une fée, rentrée épuisée d’un bal,  a pris pour trône un champignon dodu………….

Cette seconde paire est faite de carton recouvert d’un extrait d’un exemplaire ancien de Colette; Les Vrilles de la vigne lui vont bien!

« Si tu me suis, ombre ingénue,

Je puis t’apprendre où va la nue,

Te montrer d’où viennent les eaux;

Viens, sois ma compagne nouvelle,

Si tu veux que je te révèle

Ce que dit la voix des oiseaux. »

J’ai bien entendu « ce que dit la voix des oiseaux » (et qui rime avec Victor Hugo),j’ai suivi les traces du pas des fées, j’ai aimé mes découvertes et les décors de fées autour d’escarpins mignons et précieux:

La fée s’est  déchaussée et installée cette fois sur une citrouille -et c’était son carrosse!

Celui-ci l’a emmenée se réchauffer au soleil, sur un muret moussu; les souliers à la main, la fée   m’a murmuré le nom d’un autre poète -et c’était Apollinaire qui fredonnait au loin…

Les abeilles, amies ailées, tout comme les fées -leurs grandes soeurs-, mettront-elles l’an qui vient leurs pas dans les leurs? Si oui, merci à vous et à vendredi!!!!

Finir l’année, Brodée, en Beauté et en Bleu! (triple B!)

« Femme qui brode garde ses esprits. « 

« Et garde ses amies », oserai- je répondre à Sainte-Thérèse d’Avila. En offrant ces cadeaux sur lesquels si longtemps ma main a erré avec mes pensées vagabondes, j’espère leur faire plaisir et à vous aussi, mes amies, qui prenez le temps de me visiter. Alors, voilà le « F » de France, l’amie lointaine  du Québec…

Détails et points de broderie:  points de corolle, grenouille et escargot, au  point de poste, petit oiseau né de mon imaginaire  ..;comme tout le reste d’ailleurs, puisque je ne dessine rien sauf la forme de la lettre, vaguement, et que, aux deux sens du mot, je brode autour! 

Et, bien sûr, la petite araignée, symbole des brodeuses, celle qui  file sa toile sur la Toile, elle qui fait,au crochet, des fleurs forcément arachnéennes pour vous annoncer la nouvelle année qui vient à pas de dentelière,  composer et offrir un bouquet de voeux.

 

 

 

Je  vous retrouve mercredi soir, mais l’année lentement, s’achemine vers sa fin. Puisse votre année et la mienne, être douce, fleurie,  pétillante comme du champagne, et créative afin d’être bien et heureuses! A nous  toutes qui n’aimons pas les chiffres, mais  aimons sans compter :

                    12 mois de bonheur,
                    52 semaines de chance,
                    365 jours d’amour,
                    8760 heures de joie,
                    525600 minutes de santé,
                    3156000 secondes de créativité,
                    1000 et 1 bises à toutes!

 

PS: je n’ai pas encore répondu à tous les commentaires, ce sera fait aujourd’hui, excusez-moi mes amies!

Les lettres qui dessinent l’AME

Dernières broderies sur trois taies offertes en cadeau, et les initiales qui forment le mot « âme », celle des brodeuses qui  mettent tant d’elles à tenter de saisir la vie bruissante dans l’éclosion des fleurs . Dans un haïku, Sode Yamaguchi demande à tort: « Qui se soucie de regarder  la fleur de la carotte sauvage au temps des cerisiers?« ; je serais tentée de répondre  les peintres, les rêveurs, les brodeuses et celles qui reçoivent offrande de jardin en fils, ceux qui ne sont pas indifférents au fait qu’on puisse ne pas vivre tout à fait au rythme des saisons et mettre la nature sous verre…Voyons les détails:

Commençons par la fin avec le E d’éternité, car ce bouquet durera plus longtemps que ce que durent les roses:

Je ne vous ferai pas l’injure de vous dire de noter les détails, les points, les insectes, je sais combien vous êtes expertes et attentives;

Suivra le M de Magie du fils qui nous enlace, nous entraîne, nous distrait, nous repose, nous relie:

J’attire votre attention sur les petites feuilles du lierre au milieu du M, je les ai inventées au point de mouche; tout en bas à gauche du M, j’M les fleurs de coucou (au point de poste)Nous terminerons la balade champêtre par le A d’amitié et d’amour:C’est aussi le A d’Anne; ce n’est pourtant pas pour moi que j’ai brodé ce monogramme, mais pour une certaine Alice, il en faut bien une dans tout jardin; cette Alice passe par moments ici. Qu’elle sache que je ne l’oublie pas, ni nos cours de broderie, au calme et dans la joie de  l’amitié qui rassemble sous son aile,  les abeilles affairées; merci à vous toutes de visiter ma ruche!  Reviendra le temps des floraisons printannières!

Chaque article de ce mois de décembre  se termine par « Joyeux Noël, bonne année » dans différentes langues ou dialectes; aujourd’hui , je me rappelle que je suis prof de Lettres, donc, en latin : Natale hilare et Annum Faustum, ce qui se dit en norvégien : Gledelig Jul ! A toutes, du fond du coeur, joyeux noël !