Le drapeau de l’imagination

« Ce n’est pas la crainte de la folie qui nous forcera à laisser en berne le drapeau de l’imagination » 

André Breton a raison, hissons le drapeau de l’imagination, laissons claquer les petits fanions de la joie, que claquent les symboles de la liesse: Joyeux anniversaire!!!!

« Surtout qu’il commençait à se lever un petit vent de rivière et que flottaient dans le cadre des fenêtres les rideaux tuyautés comme autant de petits drapeaux de fraîche gaieté ! »( L.F.Céline)

Points employés: différents sur tous les drapeaux: point de chevrons, point de chaînette torse, points de galon et de tige, points de poste en ligne (rare!)

Points de rosette, point de deuil( 2° A), point de tige portugais et de chaînette bicolore+boutons, dessins maison, fleur au crochet!

Et ce n’est pas parce qu’on n’a plus l’âge de 10 ans qu’on doit avoir le drapeau ou le moral en berne!

Profitons du temps qui passe et d’aujourd’hui. Champagne!

« Les anniversaires ne valent que s’ils constituent des ponts jetés vers l’avenir » (J.Chirac pour l’anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme)

Deux points de mouche pour un coeur: et des abeilles pour me rendre visite ! A mercredi, amies -ailées, vous faites vivre ma ruche!!!

A dos d’éléphant

C’est avec l’éléphant que nous allons non pas quitter l’Inde, car je me promets bien d’y retourner une 3°  fois, mais refermer mon journal textile de voyage.

L’éléphant est symbole de sagesse dans la culture asiatique, connu pour sa mémoire et son intelligence (dont avait déjà parlé Aristote!). L’éléphant, pour le profane, signifie la force mais en Inde, c’est le  véhicule d’ Indra, roi des dieux.  Quant à Ganesh, il est représenté avec une tête d’éléphant!

En Inde, j’ai vu deux fois, des éléphants : l’un, très triste, dans une trop petite cage du zoo (immense et intéressant) d’Ahmedabad, l’autre magnifique, paré, harnaché un soir, dans une ruelle surpeuplée de cette ville à l’atmosphère magique : Udaïpur. C’était une fête, et l’ambiance était affolante et contagieuse! Les éléphants bénissent de leur trompe les fidèles, au cours des cérémonies, lors de certaines fêtes, dans certains temples.

Couverture Éléphant voyage textile Inde

L’éléphant est associé aussi à la sagesse, à  la longévité, la prospérité, la bienveillance. Rien que ça!!!

Détail de la broderie du livre textile

Techniques: Le motif était imprimé, je l’ai découpé, appliqué et beaucoup rebrodé avec différents points de couverture+ grelots achetés au Gujarat, relief…

Un détail qui n’en est pas un: l’éléphant est, avec l’humain, le dauphin, le corbeau  et certaines espèces de grands singes, l’une des rares espèces animales à réussir le test du miroir de Gallup : lorsqu’on marque d’une tache le front d’un éléphant en un point qu’il ne peut voir directement et qu’on lui présente un miroir, il passe sa trompe sur la tache ; démontrant ainsi qu’il a reconnu son image et donc qu’il a conscience de lui-même!

La page de couverture du livre

Extraits d’un poème très connu et long de Leconte de lisle qui a su rendre leur allure:

« D’un point de l’horizon, comme des masses brunes,
Ils viennent, soulevant la poussière, et l’on voit,
Pour ne point dévier du chemin le plus droit,
Sous leur pied large et sûr crouler au loin les dunes.
Celui qui tient la tête est un vieux chef. Son corps
Est gercé comme un tronc que le temps ronge et mine
Sa tête est comme un roc, et l’arc de son échine
Se voûte puissamment à ses moindres efforts. »

Livre textile Inde : page d'ouverture

Fête Indienne à Paris Ganesh

Refermer un livre, c’est toujours clore une histoire;  c’est donc un peu triste. Lorsque l’avion qui me ramenait, a décolé, les 2 fois, j’ai eu le coeur terriblement serré. Pourtant je ferme ce  chapitre textile  dans la joie, celle  que me donnent les indiens, leur cuisine que je pratique, leur accueil, leurs épices, leurs couleurs, leur richesse intérieure; voilà donc une photo d’une fête  indienne à Paris  en l’honneur de Ganesh; Little india est un quartier où je ne manque jamais d’aller lorsque je pars pour la capitale…C’est d’abord avec les indiens que j’y ai rendez-vous!

Si je vous ai appris quelque chose,  si j’ai un peu réussi à vous faire rêver, j’en serais profondément heureuse!

« Un rêve qui naît à chaque instant »

J’ai pitié de celles qui n’en ont rien à faire de mes textes et de mes corbeillles! Donc aujourd’hui, des images et peu de textes , car je ne sais pourquoi, en travaillant, sous mes doigts, me revenaient une phrase de Khalil Gibran; elles parlaient de mon travail, de créativité et de vie. C’est aussi simple que ça. Cette citation exprime mon propre  ressenti!

Un beau jour, j’ai rencontré Corinne et son blog le bullarium; cet univers de la Toile est prodigieusement inventif et permet de belles rencontres. Allez voir (http://lebullarium.canalblog.com/) ses dessins, ses frusques, ses bricoles, ses babioles, et ses cartes. Corinne m’a demandé une corbeille dans les beiges et les bruns. Voilà le résultat:

« Arrache les épines du doute qui s’entremêlent aux bourgeons de l’amour.

Il n’y a aucune raison de désespérer – à chaque problème, mille solutions.

Tout ce qui est attend ton assentiment.

Et tout ce que tu peux devenir attend ton éveil.

Tu vis dans un rêve qui naît à chaque instant.

Toi seul peux octroyer le sens, la beauté et l’amour. »

Au fond de la corbeille, comme un mandala oriental, une fleur imprimée dans un rond, des tissus fleuris, un camaïeu de vieux bruns…. sur le bord, une volute ponctuée de yoyos parfois superposés et perlés. La simplicité…Pourquoi faire compliqué quand ce n’est pas nécessaire?

« A chaque problème, mille solutions ». Rappelez-vous: ce qui est valable pour la créativité l’est pour la vie elle-même!

Rappelez-vous encore que ce qui est valable pour la créativité l’est pour la vie elle-même: »tout ce que tu peux devenir attend ton éveil(…)Toi seul peux octroyer le sens, la beauté et l’amour. »

A Corinne, à la confiance qu’elle m’a accordée, à vous toutes, généreuses, qui me visitez, me laissez d’adorables commentaires, pleins d’amitiés s’envolent vers vous. Vous qui êtes ailées saurez les attraper.

fin du journal textile: à vendredi!!!!

PS: alors que je publie cet article parlant du Bullarium de Corinne, je reçois cette broche perlée et brodée; je suis très touchée pour différentes raisons  dont l’amitié et l’habileté dont elle fait preuve,mais aussi à cause du peuplier…..un souvenir d’enfance……MERCI!

La créativité en 4 étapes:

J’aime essayer des techniques; voilà 5 cartes pour lesquelles j’ai pris le risque d’échouer, de faire un truc moche…et surtout -pire crainte!- sans intérêt; mais je pensais à un texte de Pablo Neruda (qui évoque presque un thème de créativité!)Extraits:

« Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
ou qui ne parle jamais à un inconnu. »

Recette

1- D’abord,  (pas de création sans désir!) le désir de faire une carte pour Isa, une fille amie (filensoie.com) qui aime le naturel, les teintures -maison; Isa et moi avons longtemps fait partie d’un groupe textile sympathique et généreux: fibranne. Je voulais  donc lui écrire, mais je n’étais pas chez moi et n’avais rien sous la main; pas question pour moi d’acheter une carte!! Alors, zou, avec des tampons, de l’encre sépia, du vieux papier, une plume ramassée au hasard d’une balade:

2- Combinaison de techniques déjà essayées:

Entre deux feuilles de plastique soluble, des bouts de fil, de tissu, un quadrillage en résille afin que l’ensemble se tienne et soit cohérent; posé dessus un coeur réalisé selon la technique de « colombin » des corbeilles textiles.

3- La simplicité: pas de prise de tête! Déjà tenté plusieurs fois: le piqué libre à la machine, sans dessin, librement (ouille,le poignet!) Une citation sur du vieux papier teinté au thé et collé sur du bristol, une guirlande piquée puis peinte grossièrement :

« (…)Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les cœurs blessés.

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves (…) »

4- Les outils, les techniques, les matériaux mixés:

J’ai d’abord posé sur du coton un filet  ( de citrons) et j’ai brodé, testé des points, puis j’ai repassé et le filet a fondu, laissant des traces jaune vif; j’ai appliqué le résultat obtenu sur une page de livre ancien placée-pour changer!- en diagonale, et là de nouveau, piqure machine de guirlandes de feuilles coloriées aux crayons aquarelle.

Avec la même technique, 5° et dernière carte:

« Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement ! »

Allez, on se risque à essayer chaque jour ou chaque semaine quelque chose de nouveau, on se risque à s’ouvrir aux autres, à leur faire cadeau d’un moment, d’une carte, d’un échange. Avec cette idée essentielle que « Ce que l’art est tout d’abord et ce qu’il demeure avant tout, est un JEU »   (Lascaux ou la naissance de  l’art )

Au revoir, mes amies- ailées!!! A mercredi!

Sur les pas de Gandhi, à Sabarmati (Gujarat)

Ce n’est pas facile de faire un journal textile sur l’Inde si multiple, si vaste…, pas simple de le faire sans évoquer Gandhi sur lequel on a déjà tout dit! Un tout petit article de rien du tout quand il faudrait des pages; seulement si j’ai été au Rajashthan, j’ai  visité aussi longuement le Gujarat (près d’un mois par état, c’est plus que ne font la plupart des gens, je mesure ma chance!), le pays d’où la famille de Gandhi venait, celui où était son ashram, celui d’où est parti la grande, courageuse et décisive « marche du sel »……..

Je suis arrivée pour ce 2° voyage à Ahmedabad, capitale du Gujarat le 6 janvier dernier, à l’aube, le lendemain 7 janvier, sans aucune imprégnation préalable, j’étais à Sabarmati, Satyagraha ashram……..Le choc en est d’autant plus fort. Il y  avait beaucoup de monde, car si les français visitent peu leurs monuments sauf en vacances, les indiens eux, sont nationalistes, fiers de leur passé et d’être indiens; on les voit en famille (une notion si fondamentale pour eux qu’ils étaient émus de voir 3 générations d’une même famille visiter leur pays si peu touristique)en grandes bandes, des classes entières en uniforme, derrière leurs professeurs dans les palais, les musées, tous les lieux à visiter; alors, vous pensez bien, l’ashram de Gandhi, celui qui a changé le destin de leur pays……………

Gandhi est incontestablement un grand homme; mais je pense que ce n’est pas par hasard qu’il est indien et gujarati, il est juste ‘l »indianitude » portée à son apogée, les gens du Gujarat ont beaucoup de  qualités de Gandhi, et inversement.

Bref, l’immersion dans l’ashram où il y a beaucoup à voir, beaucoup à lire est un bouleversement. Me sentant incapable de raconter cette visite et de décrire le personnage, je me propose de vous offrir juste un bouquet de citations  de Gandhi. Elles dressent mieux que moi, le portrait d’un petit homme immense qui a changé un pays tout aussi immense………….L’un et l’autre sont inoubliables et vous laissent une empreinte forte et indélébile. Pour ma part (et celle de mes proches) quand je suis rentrée d’Inde, je me suis dit que j’avais des choses à changer dans mon comportement -et sans vouloir faire de politique ou de morale à quiconque , je pense que c’est NOUS tous les occidentaux qui avons à apprendre des indiens et du modèle de Gandhi; ces citations ne sont pas juste à lire, mais à méditer et à tenter de mettre en pratique, nous les gavés de la consommation pour qui le paraître est devenu plus important que l’être. « Vous devez ETRE les changements que vous désirez voir en ce monde ».

« Le khadi (pièce de coton tissée en Inde et que portait Gandhi) n’est pas seulement un vêtement, mais une attitude, une façon de vivre ».

 « Ma vie EST mon message ».

« La vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème à résoudre ».

« Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours ».

« La haine tue toujours, l’amour ne meurt jamais ».

« Vivre simplement pour que d’autres simplement puissent vivre ».

« Le ciel et la terre sont en nous ».

Et celle-ci qui illustre ma page textile: »Un pas à la fois me suffit » (Mais quel pas!) c’est avec cette image  et ce souvenir qu’exceptionnellement aujourd’hui, sans plus de bla- bla,  je veux conclure; je vous remercie donc de votre passage. A dimanche soir ou lundi matin!