Histoire d’une teinture: achetée neuve dans une brocante du Périgord, une tunique-boule neuve et adorée (encolure intéressante). 1° lavage; elle a déteint. J’ai tout essayé et je l’ai rendue blanche, MAIS la doublure est restée rose (elle n’était pas en coton et d’une composition synthétique peu intéressante), à travers le fin coton, le rose apparaissait; il fallait procéder à une teinture…ou la jeter! J’ai choisi la 1° solution:
Teinture aux pelures d’oignons, le B-A-BA pour celles qui voudraient mais n’ont jamais osé; tutoriel rapide autant que personnel:
1 -je garde mes peaux d’oignon dans un sac ouvert ; c’est sec et se conserve 2 -quand j’en ai suffisamment, je les mets dans une marmite , avec une bonne cuillérée de gros sel, je couvre d’eau, je mets à bouillir une bonne demi -heure; 3-puis je mets mes tissus plissés tordus:Mes paquets de tissu sont ficelés, saucissonnés, roulés (façon Shibori) Zou, dans mon chaudron de sorcière! cf*** Je baisse le feu quand l’eau -déjà d’un beau brun doré- bout ; je laisse une heure en retournant les paquets de temps à autre.
4- je laisse refroidir un peu (tissu DANS la marmite) 5- je recueille mes paquets, les mets dans un grand bocal, verse l’eau de cuisson filtrée plus du vinaigre blanc (mordançage inutile) 6- Une petite journée de macération dans l’eau de cuisson, et puis on déballe, impatiente: cf: je mets toujours des fils de coton longs car ensuite, ils sont teints et peuvent me servir à des embellissements. La zone intérieure sera plus claire (c’est le cas de cette tunique pour un effet batik dégradé, voir prochaine photo) mais on peut ne pas ligaturer pour avoir une teinte plus unie.
Idée: Evidemment, on peut procéder à une nouvelle teinture par-dessus, rebroder, etc…
Au pays des teintures merveilleuses:
« Mais alors, dit Alice, si le monde n’a absolument aucun sens,
qui nous empêche d’en inventer un? » (Lewis Carroll)Sur ma photo (la tunique est assortie à ce beau lys!) si vous cliquez dessus, pour voir le détail de la teinture à l’oignon, vous noterez la doublure d’un beau jaune vif; on remarque moins le dégradé façon Batik. J’aimais bien; je l’ai laissée sécher telle quelle. Mais je suis une impulsive, et 4 heures après, je l’ai remise à bouillir pour une 2° teinture sans ligature. Grand mal m’en a pris!
Nouvelle teinture, nouveau résultat:
Ben, la doublure est d’un beau bouton d’or (ce qui ne se voit pas sur la photo!), mais le dessus est…moins bien, moins batik, moins dégradé, moins intense et par endroits, des taches jaunes….! Flûte! donc j’opérerai…une nouvelle teinture; vous verrez….Il y aura une suite aux incroyables autant que RATEES expériences de TEINTURE de l’artisane textile! 🙂
Suite de MES-AVENTURES en TEINTURES:
Je n’aime pas le rose; et si j’ai pensé tout de suite à une betterave qui traînait au frigo, j’ai d’abord dit non à la layette, puis j’ai réfléchi: « sur le brun de l’oignon, ce rose sera un peu brun, non? ». Voyons, voyons. Pas de ligatures; je plonge la tunique dans le nouveau bouillon!
Si, comme l’écrit Simone Weil:
« Le BEAU est ce qu’on ne peut pas vouloir changer ».
(Simone Weil),
c’est bien que ma belle tunique n’est plus belle du tout depuis sa déteinte, sa 1° teinture (batik oignon), sa 2° teinture (sans ligature). Et avec la 3°? Et bien, lorsque le tissu est MOUILLE, il est non pas rose mais brun effectivement, d’un joli brun. Sec, c’est évidemment plus pâle un peu moins intense, donc satisfaisant.
Pas de photo pour le moment, vous verrez plus tard; en attendant, gros bisous (je suis la reine du suspense, non?)
Au revoir!! Je suis la preuve qu’on peut partir et continuer d’écrire et visiter les blogs amis, bien peu nombreux déjà! Qu’est- ce que ce sera en août!!