5°° page de mon journal textile de voyage en Inde:
Puisque nous allons parler du paon, commençons drôlement avec ces vers de l’irrévencieux Guillaume Apollinaire : » En faisant la roue, cet oiseau,
Dont le pennage traîne à terre,
Apparaît encore plus beau,…
Mais se découvre le derrière. »
Le paon (Mor en Hindi, mayura en sanscrit) est l’oiseau national de l’Inde, on en voit un peu partout sur les toits, dans les forêts et les villages, libres, fiers; bien sûr, le paon est largement représenté sur les tentures, les broderies, j’en ai vu déambuler tranquillement sur les toits, devant des maisons, au Rajasthan et au Gujarat. Le paon en Inde, c’est l’immortalité. Oiseau solaire, sa roue évoque le firmament étoilé; il sert de montures à plusieurs dieux; majestueux, on voit dans les musées et palais des palanquins en forme de paons…Pour certaine fêtes, dans la rue, on vend des bouquets de ses plumes.
Le paon se plaignait de son chant auprès de Junon (La Fontaine) qui, dans une fable magnifique, le décrivit ainsi: »Est-ce à toi d’envier la voix du Rossignol,
Toi que l’on voit porter à l’entour de ton col
Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies;
Qui te panades, qui déploies
Une si riche queue, et qui semble à nos yeux
La Boutique d’un Lapidaire?
Est-il quelque oiseau sous les Cieux
Plus que toi capable de plaire? »
Cette page de mon livre textile est dessinée d’après le site oiseaux.net. Le paon est brodé aux points de tige , de mouche ou d’arête, de noeuds.
Comme le paon, amies abeilles, vos ailes vous ont porté vers ma ruche: merci! Vos créations sont châtoyantes comme son ramage; j’en fais mon miel. Merci de votre visite, à dimanche soir!