Sa marraine la fée (http://samarrainelafee.blogspot.com/)a lancé son défi 2011; après les couronnes, le plastron! Après avoir cousu, brodé, inventé des écorces, (parfois sur papier), j’avais créé -influencée par une allée de magnifiques eucalyptus en Corse, un plastron; je l’ai repris, remanié, retravaillé. Habitée par les mots d’ un écrivain que je vous invite à découvrir, un médecin psychiatre portugais Antonio Lobo Antunes qui, après avoir découvert la guerre en Angola, a écrit des livres que j’ai adorés; lui a écrit cette phrase:
« Je n’arrive à faire en sorte que l’écorce des choses cesse d’être moins importante pour moi que leur noyau. «
Techniques: Fond de tissu brun découpé, laines diverses crochetées, petites cassures d’ardoises de mon toit, grains d’ambre, perles, organza, feuilles de soie brulées et peintes, gaze découpée au ciseau et peinte, le tout composé à la façon d’un peintre, au fur et à mesure, au jugé de près et de loin…………..Et, pour l’attachage, une tresse de laines mousseuses.
Le poète sait bien que ce qui vit sous l’écorce, c’est le coeur, mais l’écorce n’en est pas moins vivante:
« Souvent dans l’être obscur habite un dieu caché ; et comme un œil naissant couvert par ses paupières, un pur esprit s’accroit sous l’écorce des pierres. »
Que cette écorce des pierres dont parle Gérard de Nerval me laisse rêveuse. Pouvoir des mots….
Auxquels fait écho ceux de Prévert:« Et ta robe en tombant, sur le parquet ciré n’a pas fait plus de bruit qu’une écorce d’orange. » Je porte un plastron qui me fait ressembler à une fée des arbres; ce n’est pas pour me déplaire: ces géants sont le domicile de nos rêves…et de mes amies, les abeilles: merci!