Certain(e)s tiquent dès qu’on évoque les mystiques; or, ce sont des poètes, des philosophes qui parlent d’amour, de l’élevation de soi-même: « Nul savoir si étendu qu’il soit, ne permet d’atteindre à la plénitude de la sagesse, sans la connaissance de soi-même »; par la création, je me suis découverte et réalisée et je poursuis ma route textile avec le livre-citation de saint-Bernard: »Tu trouveras plus dans les champs et dans les forêts que dans les livres. Les arbres, les rochers, les fontaines et les grottes t’enseigneront des choses qu’aucun maître ne te dira »
J’ai cousu les citrouilles (et le cèpe) posées à côté l’an passé, le tas s’est amenuisé au fur et à mesure que les amies de passage se servaient…Vint la suite; les livres sont appliqués sur un fond teint à la rouille, l’araignée, sa toile sont brodées, perlées.Pour figurer les livres, suivent les textes des lisières que je collectionne, car rien n’illuste mieux le rapport entre le texte et le textile!
Dans les arbres, un petit écureuil doré mange des noisettes; contraste des textures, douceur et métal. Se poursuit la citation (et la broderie):
Le livre se déplie, la pensée avance; il n’est que temps d’avouer ma malignité. En commençant, je pensais à une amie à qui je destinai le livre; et puis, c’est si long à faire, j’ai une telle collection de livres textiles…que j’ai décidé de le garder; j’en suis quitte pour refaire un cadeau à l’amie spoliée. Je sais: ce n’est pas bien…
J’ai beaucoup pensé à cette amie, sa pensée ne m’a pas quittée, l’amitié s’exprimait, et, avec la citation, servait de fil conducteur. Maintenant, quand j’en vois qui copient certains livres textiles de A à Z et suivent pour ce faire, des tutos qui leur coupent les ailes, je m’étonne; ce qui me parle à moi n’est pas ce qui parle à d’autres, mes façons de faire ne sont pas celles de tout le monde. Ayons des ailes, amies abeilles, volons de concert, mais chacune selon ce que nous sommes. Ce qui nous renvoie à la citation première en haut de la page, la boucle est bouclée…mais pas fermée! Au revoir, donc!