Pif, Paf,mon indignité au vu et au su de tous!!!

En ces temps, être indigné est bien vu, moi, je  révèle mon indignité, je l’étale, je n’en fais pas gloire, je vous donne à comparer, et, le faisant, la honte m’étrangle: arghgr…………………………….Ma précédente carte brodée (et plutôt réussie) s’était perdue (mes fidèles lectrices s’en souviennent!) j’ai voulu en envoyer une autre à Régine (http://gigine62.wordpress.com/) Brodée autour d’un bouton plat en bois et sur un tissu marbré que j’ai peint moi-même quand il me restait quelques minutes de temps……………En bas, à droite, une fleur en plastique fou.

Vous allez me dire: pas de honte à avoir; si, si, j’y tiens moi, à ma honte et je vais vous montrer pourquoi; alors,me direz-vous, »pourquoi te faire mal ainsi Anne? »Simplement, je veux rendre grâce au talent de Régine qui n’a rien fait paraître depuis longtemps sur son blog, même pas ce qui suit. Qu’on en juge!!! voilà ce qu’elle m’avait offert et la raison pour laquelle je voulais la remercier: 

     Vous avez reconnu Frida Kahlo bien sûr, et je ne vous ferai pas l’injure d’ attirer votre attention sur les détails, les symboles, le temps passé, le travail; je sais que vous allez vous esbaudir,applaudir, et pour une fois, je n’aurai pas à répondre à vos commentaires. Ils iront tout droit au Carré bleu, le nom de son blog! J’adore tout, le ciel électrique, les fleurs de la coiffure, le singe,les rubans (coupés par mon scanner, mais je  voulais quelque chose de très , très fidèle, car cette oeuvre le vaut bien!) C’est fou, ce cadeau!!Et d’autant plus qu’au dos, vous avez ceci:

 

Explosion florale, rond comme des mandalas, une fée délicieuse, ( on dirait qu’elle joue au cerceau avec mon nom) et, cerise sur le gâteau: en bas à droite, Régine a représenté la corbeille que j’avais faite pour elle, façon de m’en offrir le souvenir. Et c’est pour moi, ce cadeau? Merci 1000 et 1 fois! Le mini-quilt est accroché au-dessus de ma machine à coudre, je peux en changer le côté exposé……

Amie, tu ne perds rien pour attendre, j’essaierai un jour de mieux te remercier! Je me souviens de ces mots d’Andersen et j’aime le mot reconnaissance dans lequel on laisse entendre qu’en en ayant, on renaît, chic, je vais rajeunir!!! le : »La reconnaissance est la mémoire du coeur »!

Un petit quelque chose en plus

Elle (http://malles.canalblog.com/)  est douce, gentille, environnée d’un essaim de jolis enfants, elle a un grand chaudron de gentille sorcière, sa maison embaume les fruits, la nature, les parfums……………Et elle aime mes corbeilles!! Elle en demande, elle en redemande, un jour : 4, un autre jour: 3! Elle y met ses savons qui sont doux, parfumés, naturels, en forme de fleurs, de fées, de gâteaux………….Tout un univers!!!

Travailler pour elle, c’est rentrer dans celui-ci, s’y faire petite , humble pour mieux être un peu chez elle.

 

La 1° devait être bleue et blanche, ornée d’une fleur; pour moi, le rêve était de terminer celle-ci pour une sorte de bouton de rose ,il fallait calculer la terminaison de la volute au bon moment; chaque fois, je me fixe une difficulté à relever, c’est ainsi que  je progresse. Je déteste ronronner, rester dans le connu, mais j’aime avancer dans un territoire vierge, neuf où la difficulté est réelle; je ne suis satisfaite que dans l’effort. Ce n’est pas moi qui le dis, mais Sénèque: « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ». Un bon précepte! A appliquer dans la vie, pas seulement dans la réalisation d’un modeste projet artisanal. 

 

La 2° on pourrait l’appeler Fleur bleue (mes corbeilles ont toutes un titre, j’adore le leur donner dès qu’elles sont finies, et parfois, juste avant de les faire…;;) Il fallait aussi du bleu et du blanc,mais je les voulais diffférentes; celle-ci est ornée de deux fleurs en tissu bleu- mauve:

 

 

 

 

 

 

 

La 3° devait être blanche et noire, cela m’a fait penser à la robe d’Audrey Hephburn la sublime, l »élégante, la discrète, avant de naître, elle s’appelait déjà My fair lady! Je lui ai fait un gros noeud comme cette actrice qui m’émeut en porte un  sur les champs de course où la traîne son impitoyable pygmalion (Rex Harrisson)

Elle est ovale, bordée d’un biais posé bien patiemment à plat, c’est assez difficile, mais cela permet d’éviter l’étirement des bords. Et cela n’est possible que lorsque le colombin ne finit pas en noeud ou en fleur. 

On vous dira que ce ne sont pas des couleurs; pourtant, cette corbeille, qui niera son chic? Je connais la phrase de Gauguin,mais n’empêche:  ma corbeille EST blanche et noire! Non?

« Rejetez le noir, et ce mélange de blanc et de noir qu’on nomme le gris. Rien n’est noir, rien n’est gris. Ce qui semble gris est un composé de nuances claires qu’un oeil exercé devine. »

Ce blanc et ce noir, les rejetterez- vous ?

   

Les trois mousquetons

Ah ah, vous pensez bien que je nallais pas  rater ce titre-là!!! Car je vais vous parler d’un sac, avec trois mousquetons  de ce type -là (un mousqueton, c’est une sorte de crochet à déclic qui s’ouvre et se ferme pour recevoir un anneau.)deux servent à donner la forme du sac, le 3° retient l’étiquette du bagage. Vous avez déjà vu  le 3 mai dernier (http://artisanne-textile.fr/index.php/2011/05/03/et-si-nous-partions-en-voyage/) sur ce blog un sac réalisé sur le même patron formidable de Carole Maître (Les sacs couture) Un sac de voyage de grande contenance et  grandes poches intérieures, doublure à carreaux et extérieur comprenant deux imprimés, l’un à carreaux et  un autre d’ameublement  (un coup de foudre) .

 

Ce terme de « mousqueton » me rappelle un bon mot d’enfant: (ce sera ma citation et mon sourire du jour!): »L’été, avec les insectes, il faut dormir avec un mousquetaire »! et puis, comme ça, on n’a pas froid!!!  

Voilà, j’aime bien ce sac qui, (contrairement au précédent)  ne donne pas envie d’aller très, très loin, mais de dormir sur l’herbe, à la belle étoile, bercé par les grillons et le souffle du vent. Le sac sous la tête pour oreiller, et la main dans celle d’un…..mousquetaire!(j’aurais pu titrer l’article L’étroit mousquetaire, mais je vous ai épargné ça, trop facile, ah ah!!!!)Amitiés à toutes les abeilles affairées qui se baladent près de ma ruche!! A vendredi soir!!

Bienfaitrice de l’hum-Anne-ité!!!

Cette blonde voisine, je la connais depuis 30 ans; elle a travaillé dans le prêt -à- porter de luxe, j’ai croûlé sous des sacs – poubelle de chutes de tissu somptueuses que je distribuais à tout va (qu’est-ce qu’on m’aimait alors!)… elle s’appelle Claudie, elle a le coeur sur la main. Récemment, elle passe chez moi, on papote, et je ne sais plus pourquoi, je lui montre ma jupe- culte très aimée, une « jupe boule » que j’ai et porte depuis 5 ou 6 ans, brodée à grands points de perles, sequins, fleurs, sur une sorte de tissu fin et soyeux qui s’est effiloché………….Un matin, je l’ai sortie de la machine constellée de taches blanchâtres suspectes et non identifiées! HELP!!  clignotants de détresse qui clignotent!!!Qui aidera une Anne dans la peine ?  Je n’avais qu’une envie la ficher à la poubelle! Trois jours après, par la poste, arrivait quasiment le même tissu qui soutient les broderies. Claudie avait mémorisé la couleur, la texture; j’ai rattrapé in extrémis  la jupe et je n’ai plus eu qu’à me mettre au travail!

Points de poste, points devant, perles, sequins, appliqués, et zou passez muscade! en 3 soirées, la jupe reprenait vie ! Le tissu soyeux sera bientôt effiloché. Avec Alain Souchon, de nouveau je peux chanter, le coeur consolé:

« La faiblesse des hommes, elles savent
Que la seule chose qui tourne sur cette terre,
C’est leurs robes légères. »

Si adorée que l’an dernier, je l’avais emportée en Inde et la portais avec un chemisier cultissime lui aussi, taillé il y a une ……………….dizaine d’années dans un imprimé italien Botticelli et ……………des chutes damassées noires de …….Claudie! Vous me voyez là, devant le Fort Amber, ancien siège majestueux de Jaïpur, la capitale du Rajasthan!Les « Les  garçons ont les yeux qui brillent
Pour un jeu de dupes :
Voir sous les jupes des filles,
Et la vie toute entière,
Absorbés par cette affaire… »

Merci une fois encore à l’amitié qui m’a aidée à guérir d’un gros, gros chagrin; je porte ma jupe et l’emporterai dans quelques mois quand je retournerai en Inde…où elle a sûrement été brodée!

 

De fil en aiguille, le travail s’étoffe

Il y a eu  au départ, un garçon qui aimait les monogrammes anciens; je collectais tous ceux que j’avais, et je fis 4 grands carrés en patch afin de les poser sous le verre d’une table basse. Pas de photos, impossible sous  une vitre! De là, il demanda si ce serait possible d’habiller ainsi deux trops vastes fauteuils: chose fut faite avec mouchoirs anciens, galons, intiales de l’artis-Anne, etc………..

Les lins, les toiles anciennes et fleuries, à rayures, les toiles de jouy pour le dos, les dentelles,  tous  les  petits trésors de l’artis-Anne et son temps y passèrent…….

Alors, alors………………….Il pensa tout haut que ma foi, si on protégeait le canapé avec un plaid assorti, ce serait rudement bien (ce qui sous entendait que le travail avait plu!!) Trouver très vite les mêmes tissus avant qu’ils aient disparu (dans une corbeille………………..Mais plus de monogrammes; et puis, au fond, c’était mieux ainsi, car s’asseoir dessus les auraient fragilisés!!! (« Le comble de la politesse, c’est de s’asseoir sur son derrière et de  lui demander pardon! » disait Alphonse Allais) Bref, l’artis-anne qui n’a peur de rien décida en son for intérieur qu’elle ferait des lettres en patch (même que maintenant elle rêve de faire ça sur  tout un plaid  qui exhiberait des mots -clefs, toute une histoire qui reste à écrire.)

 

Et voilà, les initiales JB et S réunies à nouveau, 5 pompons frangés au chapeau crocheté en pur coton d’Egypte, une large bande coupée dans un drap ancien qui court tout autour pour donner de l’unité (angles en biais) « Je préférerais m’asseoir sur un potiron et le posséder bien à moi que d’être à plusieurs sur un coussin de velours« ; j’ai beau beaucoup apprécier Thoreau, je  trouve confortable  de prendre place à plusieurs sur le canapé très chic, assez pour nous accueillir à plusieurs!  Et puisque on parle de s’asseoir, le mot très, très joli de René Char: « à tous les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s’asseoir, la place reste vide, mais le couvert reste mis »! Pas de place sur le canapé bien occupé, la liberté doit être avec nous…………..

Amies abeilles, ne vous méprenez pas en vous écriant que je dois coudre la nuit, non, non, ce travail (entre coussins, table et plaid) a pris deux ans!!  Un jour, ils déménageront -on en parle déjà!- et cela n’aura servi que peu de temps. Mais l’amour était au rendez-vous. Merci à vous d’avoir pris le temps de me visiter……………..