Patchwork brodé et impressions indiennes

« Pour moi, le bonheur est cette possibilité d’arracher à la vie un petit butin. C’est un vol. Nous prélevons souvent le bonheur dans notre mémoire………. »(Erri de Luca).

 J’ai empli mon coeur d’intenses moments de bonheur, mais j’en ai laissé une part derrière moi, en Inde . Il me faudra y revenir pour l’y récupérer, effacer la meutrissure de la séparation:

Notes brèves de retour:

1-Merci, amies-abeilles, pour vos adorables messages; j’avais dit de ne pas en laisser, mais comme l’écrivait aussi gentiment que  justement Evy: »Braver les interdits c’est ce que tu fais merveilleusement toute l’année avec tes aiguilles, ne nous en veux donc pas trop de le faire à notre tour avec des mots ».

2- Juste avant de partir, j’ai découvert que ma clef USB était « corrompue »; j’ai perdu l’essentiel des photos de mes  créations récentes et articles à venir! J’ajoute que les 2 mosaïques de cet article ont été faites avec des photos prises sur la Toile et réorganisées; les miennes n’ont pas été triées, la carte-mémoire de mon APN est chez ma fille (nous avons fait chacune plus d’un millier de photos, et on veut s’offrir un album-souvenir!)

3- j’avais oublié ma feuille d’adresses dans mon entrée, je n’ai pas envoyé  plus de 6 cartes, d’ailleurs introuvables en Inde……….Ne m’en veuillez pas…..Qu’aurai-je d’ailleurs pu écrire sur 5 petites lignes quand mon coeur débordait ?

« Que ne pouvons-nous photographier nos pensées et nos sentiments ! Souvent ce qui me surprend et me ravit est quelque chose d’insaisissable, quelque chose qui appartient à un autre monde, à un autre état de choses entrevu. Merveille que j’en sois ainsi ému, profondément…. »(H.D.Thoreau)

4-je suis déboussolée, décalée : l’Inde, c’est un choc dont on ne sort pas indemne, un patchwork de sensations, d’impressions, d’odeurs, de goûts…Je n’ai plus qu’une envie : y retourner pour la 3° fois (jamais 2 sans 3!). Je suis née en Afrique: je suis une plante exotique, fragile qui aie besoin de lumière, de chaleur…Difficile de se retrouver ici, maintenant, dans notre monde gris, hivernal, étriqué, morose. Je vais donc démarrer doucement, réfléchir à mon blog, reprendre pied, essayer de vous/me  faire plaisir, me repeindre la face en rose, préparer bientôt un petit concours juste pour vous, les amies (N’allez pas le proclamer!)……..J’ai arraché à la vie -comme dirait Erri de Luca,  « un beau butin »; c’était sans effraction, mais je dois en faire quelque chose, reprendre pied d’abord puis partager……….Merci à vous à qui j’offre les broderies du Gujarat (dans le Kutch), celles que j’ai vu, étonnantes, colorées, miroitantes, réalisées par des femmes qui ne se proclament pas artistes, ne signent pas leurs oeuvres mais ont des doigts en or. Comme leur coeur:

A vendredi ! Je vais peu à peu  lire vos blogs en janvier et ainsi remonter le temps……..à la recherche d’un temps qui n’était pas perdu, guérir de mon spleen… Pour en guérir, il ya votre intérêt plein de gentillesse et les fils châtoyants à utiliser à ma façon qui n’est pas celle du Kutch (Gujarat) mais la mienne,  ma VOIX en quelque sorte, ma seule VOIE …

Le rêve indien des brodeuses

L’été dernier, vous partiez, abandonniez vos blogs, je restais. Après 15 mois, à mon tour, de larguer les amarres. «  Je voyage pour vérifier mes rêves » écrivait Nerval ; c’est exactement ça ; je suis une imaginative et même lorsque j’ai vérifié mes rêves, je continue de les hanter.

Broderie de Régine du carré bleu

Comme pour nous tous, ce voyage en Inde  ressemble à un pèlerinage, un retour aux sources, j’ai rêvé de l’Inde immense et chatoyante, puis j’ai passé, l’an passé,  3 semaines au Rajasthan ; maintenant,  je descends vers le paradis des brodeuses : le Gujarat, plus pauvre, mais multicolore de ses talents, fils et points miroitants (c’est là qu’on coud les shishas). 

Je vous laisse avec  des proverbes indiens à méditer -ils sont  pleins de sagesse- et des photos que j’ai prises sur mes vêtements indiens, mes sacs, mes pochettes, la plupart, (achetés au Rajasthan) viennent du Gujarat.  Le sac, je l’ai cousu  dans une jupe trop large mais très traditionnelle (vous pouvez la voir en photo) dont  j’avais retiré une large bande latérale. 

………………………Je vous propose ainsi un véritable  et long voyage ; vous en aurez j’espère, pour plusieurs jours de visite et de rêve……….

 

« Ne coupe pas les ficelles quand tu pourrais défaire les noeuds »

« Celui qui a un ami véritable n’a pas besoin d’un miroir ».

« Nul n’est parfait ici bas; le soleil lui-même a ses taches ».

« Fais du bien à ton corps pour que ton âme aie envie d’y rester ».

« Ne blâme pas Dieu d’avoir créé le tigre; mais remercie-le de ne pas lui avoir donné d’ailes! ».

« De la discussion jaillit la lumière ».

« La perle es sans valeur dans sa propre coquille ».

Et les merveilles de pochettes indiennes; en voici deux….

« L’ardeur du soleil fait mieux apprécier d’être à l’ombre ».

« Le monde semble sombre quand on a les yeux fermés ».

 Labotronix

« Toute l’eau de la mer ne va qu’aux genoux de l’homme qui ne craint pas la mort ».

Où l’on voit que certaines brodeuses n’ont rien inventé en ce qui concerne la mode des pompons partout…

 

 

Début février, je reviendrai, je reprendrai les commandes de corbeilles,  je passerai peut-être  à 2 articles par semaine au lieu de 3, il  y aura un petit concours pour les habituées du blog. Merci de ne pas m’envoyer de mails, ni de laisser de commentaires ; je ne pourrai pas y répondre. En mon absence, ne m’oubliez pas, soyez sages (pas trop!)et portez-vous bien!!

Et l’année, à pas menus de fée, nous quitte…

Le dernier aticle vous montrait des souliers de fée en papier ; d’habitude ils sont en feutrine brodée. Ceux- là sont presque des babouches……….vous devinez pourquoi………..

Aujourd’hui, sur ma table, prêts pour aller festoyer le soir du réveillon, des souliers de lutin, en fait, de simples serviettes en papier repliées:

D’Alexandre Jardin ce qui pourraient tenir lieu de voeux: »Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l’instant présent.
Imaginez que vous savez tout à coup être léger sans être jamais frivole.
Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société.
Vous avez quitté votre crainte d’être jugé.
Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l’ordre du jour.
Imaginez que votre capacité d’émerveillement soit intacte, qu’un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d’espérances inassouvies.
Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent.
Imaginez que la traversée de vos gouffres ne vous inspire plus que de la joie

Le temps de broder encore une feuille de gingko, 4 chiffres et voilà:

A lundi! 2011 est mort, vive 2012! Ce 1° article de janvier sera le seul du mois, un vrai feu d’artifice de fils et couleurs!

Mettre ses pas dans ceux des fées

 

« Viens, bel enfant ! Je suis la Fée.

Je règne aux bords où le soleil

Au sein de l’onde réchauffée

Se plonge, éclatant et vermeil. »

« Les peuples d’Occident m’adorent

Les vapeurs de leur ciel se dorent,

Lorsque je passe en les touchant;

Reine des ombres léthargiques,

Je bâtis mes palais magiques

                                                        Dans les nuages du couchant »

Voilà une paire de mignons petits escarpins de papier construits et imaginés sur le thème de la rose, très bien pour la  déco, pour parler de fleurs et d’amitié, à accrocher à un miroir ou une poignée de porte. Souliers dont la trace invite à partir à l’aventure rêveuse…

Mon aile bleue est diaphane;

L’essaim des Sylphes enchantés

Croit voir sur mon dos, quand je plane,

Frémir deux rayons argentés.

 

Ma main luit, rose et transparente;

Mon souffle est la brise odorante

Qui, le soir, erre dans les champs;

Ma chevelure est radieuse,

Et ma bouche mélodieuse

Mêle un sourire à tous ses chants.

Mais que vois- je? Une 2° paire semble se perdre dans les hautes herbes, on dirait qu’une fée, rentrée épuisée d’un bal,  a pris pour trône un champignon dodu………….

Cette seconde paire est faite de carton recouvert d’un extrait d’un exemplaire ancien de Colette; Les Vrilles de la vigne lui vont bien!

« Si tu me suis, ombre ingénue,

Je puis t’apprendre où va la nue,

Te montrer d’où viennent les eaux;

Viens, sois ma compagne nouvelle,

Si tu veux que je te révèle

Ce que dit la voix des oiseaux. »

J’ai bien entendu « ce que dit la voix des oiseaux » (et qui rime avec Victor Hugo),j’ai suivi les traces du pas des fées, j’ai aimé mes découvertes et les décors de fées autour d’escarpins mignons et précieux:

La fée s’est  déchaussée et installée cette fois sur une citrouille -et c’était son carrosse!

Celui-ci l’a emmenée se réchauffer au soleil, sur un muret moussu; les souliers à la main, la fée   m’a murmuré le nom d’un autre poète -et c’était Apollinaire qui fredonnait au loin…

Les abeilles, amies ailées, tout comme les fées -leurs grandes soeurs-, mettront-elles l’an qui vient leurs pas dans les leurs? Si oui, merci à vous et à vendredi!!!!

Finir l’année, Brodée, en Beauté et en Bleu! (triple B!)

« Femme qui brode garde ses esprits. « 

« Et garde ses amies », oserai- je répondre à Sainte-Thérèse d’Avila. En offrant ces cadeaux sur lesquels si longtemps ma main a erré avec mes pensées vagabondes, j’espère leur faire plaisir et à vous aussi, mes amies, qui prenez le temps de me visiter. Alors, voilà le « F » de France, l’amie lointaine  du Québec…

Détails et points de broderie:  points de corolle, grenouille et escargot, au  point de poste, petit oiseau né de mon imaginaire  ..;comme tout le reste d’ailleurs, puisque je ne dessine rien sauf la forme de la lettre, vaguement, et que, aux deux sens du mot, je brode autour! 

Et, bien sûr, la petite araignée, symbole des brodeuses, celle qui  file sa toile sur la Toile, elle qui fait,au crochet, des fleurs forcément arachnéennes pour vous annoncer la nouvelle année qui vient à pas de dentelière,  composer et offrir un bouquet de voeux.

 

 

 

Je  vous retrouve mercredi soir, mais l’année lentement, s’achemine vers sa fin. Puisse votre année et la mienne, être douce, fleurie,  pétillante comme du champagne, et créative afin d’être bien et heureuses! A nous  toutes qui n’aimons pas les chiffres, mais  aimons sans compter :

                    12 mois de bonheur,
                    52 semaines de chance,
                    365 jours d’amour,
                    8760 heures de joie,
                    525600 minutes de santé,
                    3156000 secondes de créativité,
                    1000 et 1 bises à toutes!

 

PS: je n’ai pas encore répondu à tous les commentaires, ce sera fait aujourd’hui, excusez-moi mes amies!