« L’intelligence est la force, solitaire,
d’extraire du chaos de sa propre vie
la poignée de lumière suffisante
pour éclairer un peu plus loin que soi’.
Christian Bobin
En novembre 2015, j’étais en Inde (5° voyage dans ce pays attachant à plus d’un titre), en Orissa et au Chattirsgarh et j’avais noté que les femmes portaient des saris non pas classiques, mais imprimés de façon originale; j’ai acheté sur des marchés, pour rien des tissus extrêmement fins, plus exactement des voiles de coton; très vite, j’ai pensé à en utiliser un pour faire un sac que je broderais au préalable. C’est fait.
Ma façon personnelle de me remettre à broder, à coudre, à tenter de revivre en créant!
Comme vous le notez plus haut, j’ai brodé l’empiècement en appliquant des fleurs coupées dans divers tissus, , je l’ai matelassé, perlé…et souligné d’un galon très ethnique cousu à la main (galon prévu pour faire un collier ou un bracelet, mais il convenait tellement!)
Le sac est fermé par un zip, son patron est tout personnel: une bande froncée sous 2 empiècements différemment décorés.
Le côté ethnique du sac est souligné par deux glands de tissu aux pointes du sac et le côté un peu « Calamity Jane » accentué par deux anses de daim authentique coupé au cutter (malgré mes craintes, la machine à coudre a bien voulu les piquer sans rechigner)Il semble grand, mais non: le fait de l’avoir fait sans patron m’a permis de le faire aux dimensions souhaitées; bien sûr il a deux poches intérieures; il est doublé d’un beau coton japonais (les tampons et lisières l’attestent) acheté pour rien dans une brocante du Périgord!
“…Dans les heures de grandes trouvailles, une IMAGE POETIQUE peut être le GERME D’UN MONDE, le germe d’un univers imaginé devant la rêverie d’un poète. La conscience d’émerveillement devant ce monde créé par le poète s’ouvre en toute naïveté… »
Bachelard
Un gros travail de méditation, sans compter le temps; je l’ai d’abord imaginé, puis, lentement, en brodant, en cousant, mes pensées se sont concentrées sur l’ouvrage, se sont allégées de ma peine; le temps ainsi s’est envolé et le sac a avancé, semblable à ce que je voulais au départ, mais m’ayant aussi échappé pour vivre sa vie propre.
J’ai aimé le faire; c’est mille fois plus sympa de l’avoir rêvé qu’acheté tout fait; il est fait de mes souvenirs indiens et rêves, de mille et mille points qui sont de moi, à mon image et dans un style indien revisité.
A vous, mes amies-abeilles, avec l’immense remerciement pour vos visites dont je fais mon miel, baume sur les blessures du coeur!
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